LA 6°6 EN CLASSE DE NEIGE
Chapitre
1 : le départ
Chapitre
2 : l'arrivée
Chapitre
3 : le séjour
L'installation, Le village, Le ski, La vie rurale
Partir même pendant les vacances cela est agréable. Mais quand, au fait de laisser sa ville et ses habitudes s'ajoute une immense joie de ne plus subir une semaine de cours, de leçon et de devoirs le bonheur devient parfait. Aussi imaginer l'enthousiasme de la classe de 6°6 du Collège Daumier lorsque M. Nahon son professeur d'EPS lui annonça le séjour de ski prévu à Ancelle.
CHAPITRE 1 : LE DEPART
Le samedi qui précéda le départ fut un grand jour tant il est vrai que l'attente d'un bonheur apporte plus de joie que l'événement lui-même. Déjà faire son sac suscite une vive excitation. Si la maman ajoute pull, écharpe, crème, etc...au tas bien gros de vêtements chauds choisis ,l'enfant lui, place dans les recoins des bonbons et les jeux divers qu'il prétend proposer à ses camarades avant de se coucher. Nous voilà donc tous réunis piaffant d'impatience devant le collège Daumier vers 13h30. Le car marron clair, à étage, attend lui, paisiblement. Pendant que les parents un peu inquiets donnent les derniers conseils et resserrent les écharpes, nous constatons l'absence de Guillaume Lagorce qui arrive en retard. Aussi est-il accueilli par des sifflements et des huées. Nous nous installons dans les fauteuils de velours gris moucheté de marron, de manière plutôt bruyante et désordonnée. Dernier signe d'adieu aux familles émues, abandonnées sur le trottoir. Le car démarre. La plupart des élèves chantent joyeusement sans jeter le moindre coup d'oeil au paysage qui défile. Seul l'intello de la classe, Damien, prend des photos de Marseille et du décor : toute une pellicule de 36 poses y passera. Il signale au passage , Notre Dame De La Garde toute scintillante et les villes traversées : Aix, Manosque, Sisteron et Gap, ce qui n'interrompt même pas les chants à gorges déployées. Il est le seul à constater que le paysage méditerranéen laisse la place aux sapins et aux mélèzes pendant que le car souffle à grimper les pentes devenues plus raides. Cependant les premières traces de neiges et les flocons provoquent l'intérêt des élèves qui se bousculent pour écraser leurs visages aux vitres embuées.
CHAPITRE 2 : L'ARRIVEE
Ancelle est là et, dans la joie générale, le car s'arrête devant un chalet-hôtel : "L'Igloo". L'unique téléphone est pris d'assaut : nous n'oublions pas de rassurer nos parents. Peut être qu'entendre une voix aimée est aussi un moyen de se réconforter? Nous ne sommes cependant pas livrés à nous même. Les professeurs nous accompagnent. -D'abords les dames: La plus jeune et la plus coquette Mme Bespianet qui, pour la première fois n'a pas mis de mini-jupe, ce qui ne l'empêche pas, aux dire des garçons, d'être" très sexy". Ensuite Mme Jégou le professeur de technologie, jeune aussi, qui se révèle très agréable, sympathique et pleine d'humour. Mme Schmidt est la plus maternelle. C' est vers elle que nous aurons envie de nous réfugier dans nos petit moments de cafard. Nous l'apprécions beaucoup pour ses "srou-gnioum-gnioum et sa fille Eva, une jolie petite blonde qui éveillera de tendres sentiments dans le coeur de Nicolas et peut être d'autres.
- et voici les messieurs : M. Alotte notre professeur de dessin plus sympathique et moins stressé qu'en cours et qui regarde chaque femme comme une oeuvre d'Art. M. Conil et M. Nahon s'occupent plus que les autres de notre confort et de nos activités. Nous nous serions passés qu'ils nous réveillent vers 7 h du matin.
A nos enseignants s'ajoute Mme Nahon dont nous apprécions l'extrême gentillesse et les gâteries : chocolat chaud et thé. Bref un groupe de grandes personnes qui se montrent plus qu'agréables. Le séjour s'annonce bien.
CHAPITRE 3 : LE SEJOUR
Cependant on ne l'aurait pas cru à entendre les grognements de Christophe ployant sous le poids de son énorme sac dans l'escalier du second étage. Edern lui, gentiment et sans ronchonner, se charge des skis d'Anaïs en plus de ses bagages et cette vilaine ne lui dit même pas merci.
Dés notre arrivée à l'accueil, des chambres nous sont attribuées et les groupes se forment par affinités. En effet il ne s'agit pas d'un hôtel de luxe, chaque chambre contient plusieurs lits : 3, 4, 5, ou 6. Le sol en gerflex et les murs recouverts de moquette de couleurs variées contribuent à étouffer le bruit que font en général des groupes d'enfants. De plus ils donnent une impression de chaleur, réconfortante en montagne. L'installation se passe bien : faire les lits, ranger ses affaires ne prends guère de temps. Bien sûr quelques farces s'imposent : lit en portefeuilles et lattes dévissées. Il y aura quelques cris cette nuit. En attendant certains garçons dégringolent l'escalier pour aller jouer au billard, flipper, baby-foot dans une immense salle située prés du bar et en face de l'accueil : il l'ont repérée dés leur arrivée. Mais très vite on annonce le dîner. Malgré les bonbons et les gâteaux grignotés, les estomacs crient famine. C'est très rapidement que nous nous installons sur les chaises en bois. Autour de quatre longues tables rectangulaires, recouvertes de nappes de tissu fleuri, elles mêmes protégées par une nappe de papier. Les quatre grandes baies vitrées permettent de voir au premier plan un chalet voisin et en second plan les pentes neigeuses sur lesquelles nous irons skier. Une accorte et blonde serveuse pose au milieu de la table une énorme soupière de porcelaine fleurie. Intéressés par son contenu plus que par son aspect, nous plongeons un regard affamé sur l'épais potage fumant. Des nouilles à la carbonara et un dessert nous rassasient pour le moment. "Nous serons bien nourris" pensent les gourmands.
C'est avec joie que nous accueillons l'idée de sortir pour aller visiter le village malgré la nuit.
Il est environ 8h30 et le froid pince. Aussi nous couvrons nous chaudement : combinaisons molletonnées, bonnets, gants et boots de couleurs variées mais à dominante bleu. Mme Bespianet, toute de blanc vêtue se confond presque avec la neige. Pour nous c'est le joie, notre premier contact avec l'élément principal de notre séjour : LA NEIGE! Quelle bonheur! Les jeux se multiplient, on se roule, on fait du rugby, on crie, on rit, on s'envoie des paquets de neige glacée. Une demi-heure après nous voilà à Ancelle. Nous n'en voyons pas grand chose . Le village dort dans la nuit faiblement atténuée par la lueur de pauvres lampadaires. Dans le silence brusquement tombé sur notre groupe, nous pouvons le clapotis de la vieille fontaine dominant le bruit sourd du torrent. En nous approchant nous distinguons la vasque de granit gris et les quelques magasins qui entourent la place. Une charcuterie, une papeterie et la poste que nous repérons. Nous avons des cartes postales à expédier. Nous croisons d'autres promeneurs, des touristes comme nous. Surexcités par le voyage et la nouveauté nous n'avons pas encore sommeil et c'est en pleine forme que nous retournons au chalet.
La toilette se passe joyeusement : jeux et rires durent encore à 10h30; Il faut plusieurs interventions des professeurs pour qu'un peu de calme apparent s'installe car les bavardages continueront jusqu'à 3h.
Aussi le réveil est-il dur à 7 h et beaucoup d'entre nous grognent-ils contre la voix pourtant très douce de M. Nahon. Et c'est encore à moitié endormis que nous nous retrouvons au petit déjeuner. Le chocolat fumant dans les bols et les tartines de beurre et de confiture à la fraise nous redonnent l'énergie pour affronter une journée de ski.
Tous chaudement équipés, le visage luisant de crème sous le bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles, les lunettes sur le nez, nous nous précipitons vers la sortie. Et là, c'est l'éblouissement devant l'immensité neigeuse que nous n'avions guère eu le loisir d'admirer la veille. La pente douce que les ratracks achèvent de damer, s'élèvent jusqu'aux premiers contreforts de la vraie montagne. Une rangée de verts sapins borne l'horizon. Sur le blanc pur du paysage éclate la teinte orange des pilones soutenant les câbles d'acier du remonte pente. Dans le lointain, la chaîne du Champsaur découpe ses crêtes adoucies par la neige. Après le premier moment de silence émerveillé, nous repérons chaussures et skis soigneusement numérotés. En attendant les premières leçons, nous jouons avec des luges heureusement trouvées dans un coin. Et ce sont, des cris, des chutes, des bousculades qui font partie du bonheur d'être ensemble! Nous nous retrouvons tels que nous sommes : bruyants, espiègles et joyeux. Dés neuf heures les professeurs nous rassemblent par groupes et à partir de maintenant nous ne vivons pas les mêmes expériences.
Les débutants restent prés de l'hôtel pendant que les autres, tout fiers, s'installent sur les tire-fesses qui les emmènera en haut des pistes. Les cinq jours passeront si vite et tellement pleins de joies que nous ne pouvons pas tout raconter. Nous nous contenterons d'évoquer quelques images. Les quatre groupe de niveau ont été constitués bien avant notre départ. M. Nahon très patient s'occupe plus particulièrement des débutants; Mmes Jégou et BEspianet ont en charge les 1 ér étoiles; M. Alotte dont nous admirons la silhouette et la dextérité, les 2 éme étoiles. Quant à M. Conil, un des plus forts, il entraîne le groupe de Compétition.
"A tout seigneur tout honneur" commençons par les plus forts. Le groupe ne rencontrera guère de difficultés. Ce sont les vétérans de la montagne. La tête haute, les genoux fléchis, et les skis bien parallèles, ils s'appuient énergiquement sur leurs bâtons et regardent d'un air goguenard leurs camarades s'emmêler dans les ski et tomber. Ils feignent de ne ressentir aucune sensations particulière : ils ont l'habitude, eux!
Le second groupe s'amuse, lui. La plupart a oublié comment on tourne et se retrouve sur le dos, agitant les pattes en l'air comme un énorme hanneton, au milieu des rire et des cris.
Il en est de même pour les débutants ,plus souvent sur les fesses que sur les pied. Aussi, comment faire autrement avec ces planches glissantes sur un sol encore plus glissant? Et, quand, par miracle, on tient debout, nous voilà lancés sans pouvoir freiner et sans savoir où ces diables de skis vont nous entraîner! Heureusement Mr Nahon est là; même si pour le moment il se contente de filmer et de nous conseiller, nous sommes rassurés par ses paroles: "Faites de grands "S" tournez l'épaule et arrêtez-vous si vous le pouvez ". Plus facile à dire qu'à faire, surtout le premier jour! Enfin, quand le soir arrive, nous pouvons vous assurer que tous, nous sommes épuisés. Bien sur, certains font les farauds et prétendent pouvoir recommencer immédiatement, cela ne les empêche de bailler dès 7 heures du soir.
La fatigue sera effacée par une bonne nuit de sommeil même si elle est rythmée par les ronflements de certains. d'autres stimulent leur énergie en grignotant force gâteaux et bonbons découverts dans les sacs des gourmands. Ils s'agit des garçons, bien entendu car les filles dorment comme des anges... Enfin de curieux anges qui tapent contre les murs et font des espiègleries.
Dés le lendemain le ski reprend : les débutants restent debout plus longtemps, les autres ont retrouvés leurs automatismes. Cela se confirmera les jours suivants si bien que dés le jeudi tout le monde peut participer aux compétitions qui permettrons d'accéder au niveau supérieur. Certains même, comme Christophe et Joan, franchissent les étapes et se retrouvent en deuxième étoiles alors qu'ils étaient débutants. Tous sont ravis : le ski est un sport merveilleux. Bien sûr, tout ne vas pas tout seul et quelques mésaventures pimentent le séjour. Ainsi certains débutants étourdis s'égarent parmi les plus forts : ils ont bien du mal à suivre. Manuel aura droit à une bosse sous ses skis et hop! il fera un saut involontaire digne d'un champion. Il appréciera de savoir freiner avant d'arriver sur un arbre. Aurélie aura moins de chance et aboutira dans une poubelle sous les éclats de rires de ses camarades. Guillaume, dans un virage coince un ski et le casse. Le voilà obligé de jouer aux invalides : il rejoindra le chalet en prenant le télésiège à l'envers. Catarina se fera une très légère entorse et Eva arrivera sur le lac, heureusement gelé. Bref, aucun ennui pendant ce séjour et beaucoup d'occasions de nous amuser : nous nous souviendrons longtemps des moustaches de M. Conil transformées par le froid en stalactites de glace.
Ce stage de neige nous a apporté beaucoup de choses en plus du plaisir et du savoir : il nous a permis de partager la vie de nos camarades pendant cinq jours, nous avons pu nous plier à une vie de groupe et l'apprécier; mais plus encore nous avons découvert nos professeurs sous un jour nouveau, les rapports avec eux n'étaient plus les mêmes et nous avons apprécié leur gentillesse, leur attention. Nous revenons donc de ce séjour à Ancelle, peut être un peu plus sages.
Exposé sur les abeilles.
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