Les débuts du mouvement sportif en Limousin "
Axes d’études empruntés aux travaux de Pierre ARNAUD
" Contribution du Service des Sports de l’Université de Limoges "
Projet - novembre 1997
Sommaire
I - PROPOS INTRODUCTIFS
II
- PROPOSITIONS DE NOUVELLES PERSPECTIVES D’ETUDE HISTORIQUE DU SPORT EN LIMOUSIN
III - AXES DE RECHERCHE
IV - LES REPERES CHONOLOGIQUES
A PROPOS DE METHODE
LA PLACE DU SPORT UNIVERSITAIRE
I.1 - " L’extraordinaire développement du sport est une des caractéristiques majeures de l’évolution de la société française moderne et contemporaine dont le témoignage d’une profonde transformation des idées, des attitudes et des mentalités à l’égard de l’exercice physique et plus globalement du corps ".
Pratique ou protocole, activité de loisir ou occupation professionnelle, support des progrès technologiques et de l’économie, le sport envahit notre vie quotidienne tout en bénéficiant largement du dynamisme des médias.
Devenu un objet de consommation, il est, selon les uns, instrument de développement, de libération ou selon les autres, d’aliénation de l’homme ! . . .
I.2 - Paradoxalement, peu de gens, d’auteurs, de chercheurs, d’historiens se sont intéressés à l’histoire du sport.
Les sportifs n’auraient-ils pas de mémoire ? Ou bien ne seraient-ils sensibles qu’à l’exceptionnel ou à l’extraordinaire : histoire des champions, des exploits, des records ou des grands temples de religion ?
I.3 - Mais que serait le sport sans la manne de ses pratiquants anonymes, sans le dévouement de ses dirigeants, sans le dynamisme de ses associations ?
L’histoire peut-elle oublier pour ne s’intéresser qu’à l’écume des choses ?
I.4 - Il est vrai que le sport dispose de peu d’archives, encore que ! . . .
Quant aux sportifs, leur action n’a de sens que dans le présent et la préparation à court terme de lendemains plus performants.
Sans doute savent-il se raconter. . . mais leurs histoires côtoient souvent la légende, l’imaginaire ou le fantasme.
II
- PROPOSITIONS DE NOUVELLES PERSPECTIVES D’ETUDE HISTORIQUE DU SPORT
EN LIMOUSIN
II.1 - Il convient de quitter l’anecdote et le sensationnel pour tenter de pénétrer et de faire vivre le sport tel qu’il a dû être vécu à ses origines (fin du XIXème siècle).
II.2 - Il s’agit de prendre appui sur la présentation des conditions d’apparition du mouvement sportif associatif en France certes et plus particulièrement en Limousin.
A cela, plusieurs raisons : c’est tout d’abord la période du centenaire célébré par de nombreuses sociétés sportives (Saint-Antoine, Saint-Louis, Cercle Saint-Pierre, . . . ) qui au départ étaient des sociétés de gymnastique. . .
II.3 - Il faut se saisir de l’occasion ainsi donnée, unique s’il en est, de restituer du concret, de l’original, de faire le lien entre le PASSE et le PRESENT par l’intermédiaire du témoignage, du vécu : beaucoup de sportifs de la première heure se reconnaîtront. . .
C’est également l’occasion incomparable de donner une IDENTITE nouvelle au sport en Limousin par l’identification de ce qui fait la contribution originale du Limousin.
II.4 - D’où la nécessité de lancer un travail de recherche et pourquoi pas un COLLOQUE REGIONAL sur le sport en Limousin d’hier à aujourd’hui.
III - AXES DE RECHERCHE (à compléter
éventuellement)
III.1 - Les constitutions des premières sociétés de jeux traditionnels et leur participation aux fêtes locales.
III.2 - La législation et la liberté d’association, la loi d’association 1901 et son impact sur la création de sociétés de jeux et de sports. Les règles du jeu de la vie associative.
III.3 - La plus belle conquête de l’homme : le vélocipède. . .
III.4 - Les sociétés de gymnastique, les lois sur l’enseignement de la gymnastique, les " préparatistes " militaires, les " hygiènistes ", les bataillons scolaires, les sociétés conscriptives. . .
III.5 - Les sociétés sportives, le sport scolaire.
III.6 - De la fête au spectacle. . .
III.7 - Les sports athlétiques (CAPO, . . . )
III.8 - Les sports de loisirs (les boules, . . . )
III.9 - Le sport féminin, . . .
III.10 - Le sport et la presse régionale, le sport et la littérature
(Pouret, Giraudoux, Blondin, . . . )
IV
- LES REPERES CHONOLOGIQUES de 1841-1850 à 1914 et LA PERIODISATION POSSIBLE
Un devoir de mémoire indispensable à l’égard des pionniers du sport moderne en Limousin.
Que serait notre sport régional, sans la manne des pratiquant(e)s anonymes le plus souvent, sans le dévouement de ses dirigeants locaux, sans le dynamisme de ses associations créées à la fin du XIXè siècle et qui vont fêter leur centenaire ?
L’occasion est trop belle et on ne saurait la laisser passer sans apporter une contribution aussi modeste soit-elle de l’Université de Limoges par l’intermédiaire de ses enseignant(e)s et de ses étudiant(e)s, et par le biais de mémoires, de recherches consacrés à ce thème : " La naissance du sport en Limousin de 1870 à 1914 ".
D’où la proposition du service des sports de l’université de Limoges de lancer en quelque sorte un appel d’offres pour organiser différentes manifestations en 1998/1999 : colloque, exposition au parc des expositions, création d’un musée des sports régional, recherche d’un lieu permettant de stocker et de consulter les archives d’associations sportives. . .
La balle est donc dans le camp des différents acteurs sportifs bien entendu au premier chef, mais également, dans celui des différents partenaires privés et institutionnels du sport en Limousin et par avance nous savons pouvoir compter sur leur aide et leur compréhension et les en remercions vivement.
Il serait bon que progressivement émerge un noyau dur de personnalités régionales disposées à parrainer cette, ces opérations, afin de mettre en place un Comité Scientifique d’Organisation en 1998.
Toutes les contributions présentées ou proposées devraient avoir un caractère inédit et surtout dans le cadre de ce " devoir de mémoire " si souvent mis en avant, permettre de placer les acteurs sportifs d’aujourd’hui dans l’ambiance de l’époque (que nous nous proposons d’étudier, soit de 1870 à 1914), et de les aider à mieux apprécier la distance qui nous sépare d’elle.
* (Adaptation de P. Yves FREY, d’après des textes de P. ARNAUD parus dans " les athlètes de la république " aux éd. Privat, 1987).
Jusqu’à présent les travaux publiés dans le cadre de l’approche sportive ont été la plupart du temps contraints à un lourd travail de mise en perspective sur la base d’une étude des grands courants historiques nationaux, délaissant à de rares exceptions les événements locaux ou régionaux.
On assiste dès le premier quart du XIXè siècle, à une entreprise de systématisation pédagogique des exercices physiques qui a abouti à l’édification de méthodes à fort caractère national.
C’est dans le dernier quart du XIXè siècle que s’organisent et se diffusent massivement les pratiques d’activités physiques et sportives.
Entre 1870 et 1914, entrée dans le traitement des données historiques intéressant s’il en est, se créent plusieurs milliers de sociétés conscriptives, de sociétés de jeux traditionnels ou locaux (quelles étaient ces sociétés à Limoges par exemple à cette époque, lesquelles furent à la base de la genèse des sports modernes ? ), de sociétés vélocipédiques, de cercles, de clubs, d’associations de régates d’escrime, de natation, de culture physique, de sports. . .
Il nous faut tenter le pari d’une restitution du concret local sur la base de la documentation manuscrite et imprimée des archives locales, départementales et également sur la base de témoignages ou de consultation d’archives privées qui dorment dans les greniers. . .
Mais il est également intéressant de mettre en relation les événements nationaux et locaux à partir d’une analyse comparative : le contexte social, politique, économique de la région de Limoges a certainement eu un impact sur la pratique sportive en Limousin. Il a joué un rôle de " marqueur " qui doit permettre d’identifier les traits particuliers de la pratique sportive en Limousin et de dire si les caractéristiques de cette pratique étaient identiques ou quelque peu différentes de celles que l’on pouvait observer au plan national dans les années 1870-1914.
Une telle approche devrait nous permettre de mieux cerner les temps forts qui ont jalonné la progression de l’idée sportive en Limousin, au travers de :
ð La célébration des centenaires des différentes sociétés de gymnastique, sportives.
ð La mise à jour des différentes archives concernant ces sociétés, mais également les Unions, les groupements, les ligues, les comités départementaux et régionaux.
ð Les " pionniers " qui ont marqué par leur forte personnalité le sport en Limousin.
ð La montée en puissance de l’intervention des municipalités dans la construction d’installation sportives (l’histoire de la construction du complexe de Beaublanc doit à cet égard revêtir un intérêt certain)
ð Le rôle de la presse.
ð La place à part et primordiale de la vélocipèdie dans le Limousin.
ð La place des étudiant(e)s dans la pratique sportive en Limousin (le L.E.C.) . . .
ð Le rôle de l’armée.
ð Le rôle des institutions éducatives laïques et privées.
ð La contribution des " politiques " (la place des maires de Limoges . . . ).
ð La contribution de l’Olympisme (/CAPO).
ð La place du mouvement ouvrier. . .
ð La place des femmes. . .
LA PLACE DU SPORT UNIVERSITAIRE
Les débuts du sport universitaire Français coïncident avec la création de différents clubs universitaires dont le B.E.C. à Bordeaux en 1897. On pourrait également citer le PUC, le LOU, le MUC, le TOAEC, l’UNCU, autant de clubs qui sont la marque évidente de la participation majoritaire des étudiant(e)s aux débuts de l’organisation du sport en France. La célébration de tels centenaires peut être une aide importante à la compréhension de l’histoire du sport en France à partir d’un ancrage local.
Dans cette perspective, l’histoire du L.E.C. peut aider à mieux saisir la réalité actuelle du sport étudiant en Limousin, d’où notre appel à contribution et à communication.
L’étude de ses aspects historiques permettait d’ouvrir des perspectives d’amélioration relatives à :
ð La modernisation de l’Université de Limoges, liée à la mise en place d’installations sportives adéquates.
ð La démocratisation du sport universitaire : l’accès pour tous à la pratique sportive.
ð La place des activité sportives à l’université et la meilleure prise en compte possible dans les cursus de formation : quelle éducation sportive à l’Université et quelle contribution à l’accès à la citoyenneté sportive étudiante ?
Pierre-Yves FREY
Directeur du S.U.A.P.S.
Université de Limoges