Sommaire
- Interview de Agnès FARGEAS-GLUCK maître de conférences en STAPS à Limoges
- Interview d ' étudiants de licences ( retour de stages)
- Interview de Gérard BRUAND directeur de l ' UFRAPS de Toulouse
- Interview de Frank Robert étudiante en STAPS,handicapée moteur
M. Agnès FARGEAS-GLUCK est maître de conférences en STAPS à Limoges depuis la rentrée 94-95. Ses premières fonctions ont consisté à ouvrir la licence, puis à asseoir la filière au sein de la faculté des Sciences, et lui donner une reconnaissance universitaire grâce à la présence dun enseignant-chercheur. Outre le fait denseigner M.Agnès est responsable scientifique de la 1ère et 2ème année, responsable pédagogique de la licence et responsable des examens des 1er et 2ème cycles.
F. LINOL
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Q - Pourquoi après le BAC as-tu opté pour des études en STAPS et quel parcours universitaire as-tu suivi ?
R - Jai toujours été intéressée par le milieu sportif. Depuis le collège, javais décidé de faire carrière dans cette filière. Initialement, je me destinais à la profession de professeur dEPS. Ensuite, lorsque jai commencé mes études, je me suis intéressée à la physiologie, ce qui ma orientée vers la recherche et lenseignement. Jai fait DEUG, licence, maîtrise en STAPS, puis DEA, tout ceci à Clermont-Ferrand.
Jai enchaîne avec trois années de thèse orientée dans le secteur sciences de la vie, avec plus particulièrement une option « amélioration de la performance motrice ».
Q - Dans ta formation initiale, tu as bien sûr été confrontée à la recherche. Tu es nommée dans une section STAPS qui ouvre, où tout est à construire. Je suppose que ton ambition est de créer un laboratoire de recherche.
R - Cest bien entendu mon objectif. Mais la filière STAPS de Limoges vit tellement de problèmes (voire les difficultés que nous avons rencontrées pour mettre en place la licence!), que jai mis « un bémol » à mon souhait de créer un laboratoire STAPS.
Jai tout de même ouvert une structure de recherche STAPS, mais sous la dépendance du CHU. Nous sommes donc rattachés au Centre Régional de Médecine du Sport. Je fais donc partie de cette équipe.
Bien sûr ce nest pas un laboratoire STAPS proprement dit, qui serait autonome. Ceci dit, on arrive à sarranger, par exemple au niveau du matériel de recherche.
Q - Quelles conditions faut-il réunir pour créer un laboratoire de recherche autonome ?
R - Dabord, il faut plusieurs enseignants chercheurs, pour former une équipe. Ensuite, il y a les problèmes financiers qui restent à la base des choses. Cest pourquoi je suis déjà engagée dans une entreprise de recherche... de fonds ! Il faut collecter un fonds de recherche STAPS. Dautre part, le directeur de laboratoire doit avoir le statut de professeur.
Q - Quel est le thème de recherche sur lequel tu travailles actuellement ?
R - Il y a plusieurs thèmes. Cette année, je travaille sur la bioénergétique en fonction des aptitudes physiques chez le sportif ; plus concrètement lactivité sportive prédominante détermine-t-elle son profil bioénergétique ? Le deuxième protocole de recherche est sur lasthme et lenfant lors des périodes de post-exercice.
A la rentrée, nous espérons démarrer un protocole de recherche plus important, toujours sur la bioénergétique, avec des dosages, ceci en relation avec des clubs.
Q - Si je comprends bien, il y a deux axes de recherche ! Le haut niveau et un axe en liaison avec la santé et léducation physique.
R - Tout à fait. Le haut niveau intéresse les entraîneurs, ce qui implique la notion de « suivi » afin dévaluer les effets de l'entraînement. Comment orienter l'entraînement ? Les sportifs sont donc amenés à passer des tests très précis en fonction du sport pratiqué.
Q - La question que beaucoup se posent est celle de lutilité de la recherche fondamentale. Y-a-t-il des retombées concrètes et effectives pour les praticiens ?
R - Cest vrai, que la question : « tu recherches quoi, à quoi ça sert ? et quest-ce que tu trouves ? » est souvent abordée.
Les protocoles de recherche que je viens dachever étaient basés sur deux types dergomètres : un tapis roulant et un ergocycle. Lobjectif était de comparer la puissance maximale anaérobie qui était développée chez lenfant afin de savoir si en fonction de la spécialité sportive du jeune, il était plus judicieux de le tester sur tapis roulant ou sur ergocycle. Il a fallu mettre en place un tapis roulant non motorisé pour que seul lactivité de lenfant soit motrice, et que lon compare avec lergocycle. Suite à ce travail, on a pu valider un type de tapis roulant, et lon peut suggérer aux entraîneurs telle ou telle forme dergomètre.
Q - Dans cet exemple, la recherche naboutit pas à des consignes que lon pourrait donner pour des grands principes d'entraînement.
R - Pour linstant, non.
Q - Certains collègues ont reçu un questionnaire que tu as élaboré, sur le problème de lasthme en EP. Peux-tu donner des précisions sur cette enquête.
R - Le but est de savoir ce que pense lenseignant dEPS de lenfant asthmatique ; comment aborde-t-il ce problème ? Par la suite, nous ferons une synthèse et nous pourrons donner des conseils et des consignes aux enseignants dEPS lorsquils se trouvent face à un élève asthmatique.
Q - Pourquoi ce thème ?
R - On sest rendu compte, quà partir du moment où un enfant est asthmatique, lenseignant dEPS a tendance à être effrayé et lenfant est écarté des APS. Ce qui est une attitude erronée. Lenfant asthmatique est un enfant normal.
Le questionnaire a été distribué par lintermédiaire des étudiants STAPS qui sont chargés de me le rapporter. Environ une centaine de questionnaires circule. Si les données recueillies sont intéressantes, nous étendrons peut être la quantité denseignants questionnés.
Q - Y-a-t-il des risques dun retour insuffisant en nombre ?
R - Bien sûr, si nous récupérons 70 questionnaires sur les 100 en circulation, nous serons satisfaits ! Le fait que les étudiants assurent la liaison, devrait permettre un bon retour
Q - Parlons un peu des STAPS. Quel bilan tires-tu de ces trois dures années pour implanter la filière ?
R - En terme de résultats bruts, je dirais que le bilan est positif dans la mesure où existe dorénavant un cursus complet. La stabilité de limplantation semble aussi acquise.
Mais je reste déçue par rapport à « lenthousiasme » et à laccueil des gens, extérieurs à la filière. Nous ne cessons pas de nous battre pour un oui ou pour un non. Nous navons pas limpression dêtre réellement soutenus, y compris par des collègues maîtres de conférences.
Nous sommes, pour certains, gênants, dans la mesure où la part du gâteau doit désormais être partagée avec nous.
Dautre part, le cursus STAPS est mal connu. On pense encore que cest une filière « sport » et que ce sont les muscles et pas la tête qui sont sollicités !
Q - La perspective dune UFR autonome ?
R - Ce serait lidéal pour avoir une politique de développement.
Q - La dépendance des STAPS à la faculté des sciences va durer.
R - Pour linstant, cest ce que lon peut envisager ! Tout cela, faute de moyens : nous navons pas de locaux, le potentiel enseignant est faible.
Q - Et les étudiants ? Nous constatons une inflation de la demande et dans le même temps les STAPS deviennent une voie avec très peu dissues. Comment analyses-tu ce problème ?
R - Je ne sais pas si on arrivera à régler ce problème ! Cest vrai, il y a de plus en plus de jeunes qui veulent faire des études en STAPS. Jusquà présent, on arrivait à maîtriser le flux dentrants, ce qui ne va plus être possible. Nous allons devoir fonctionner comme la faculté de médecine : accepter tous les candidats en 1ère année et sélectionner. Je ne vois pas dautre solution.
Ce qui entraînerait une réorganisation du contenu des études : la 1ère année serait réservée aux matières théoriques, les APS en DEUG2.
Q - Concrètement comment sera organisé laccueil des étudiants à la rentrée 96 ? Dans quelles conditions se fera le recrutement ?
R - Les tests se feront en principe au lycée, sous la responsabilité de lenseignant dEPS. Ces tests ne pourront en aucun cas faire office de barrage. Ils nous permettront de donner un avis favorable ou non afin dorienter létudiant. Mais, nous ne pourrons empêcher un jeune de sinscrire en STAPS.
Q - Et la notion de capacité daccueil ?
R - Cest, pour linstant, notre seul point fort : maximum 75 étudiants.
Q - Quelle contradiction à gérer ! Comment allez-vous recruter ces 75 étudiants ?
R - Ce qui est convenu, cest lordre dinscription. Ce qui est aberrant ! Je ne suis pas du tout daccord avec cette solution. On soriente vers une impasse.
Q - Evoquons le degré de motivation de certains étudiants.
R - Nos étudiants pourraient être davantage motivés. Si on les compare avec les étudiants dautres UFR, il y a un déficit de motivation, de travail aussi. Je me demande si le faible nombre détudiants, cette petite cellule, n'entraîne pas une attitude à la nonchalance.
Et puis, il faut noter une extrême hétérogénéité. Il y a une non prise en compte des nouvelles exigences de luniversité.
Le 30 mars 96
Les étudiants en licence STAPS viennent dachever trois semaines de stage pédagogique dans les établissements scolaires de lacadémie. Nous avons rencontré Yann, Stéphane, Valérie et Maylis, qui ont enseigné dans un lycée de Limoges, afin de recueillir leurs impressions.
F. L.
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Q - De façon générale, quel bilan tirez-vous de ces trois semaines en établissement ?
M - Jai vécu ces trois semaines très différemment des stages dobservation des années précédentes. Ce stage ma apporté beaucoup plus de choses. Je me suis bien mieux rendu compte des réalités de lenseignement : au niveau de lorganisation des cours, de la relation prof-élèves. Le fait de « faire les cours » demande beaucoup de réflexion sur lEPS.
Y - Je dirais la même chose sur la comparaison entre stage dobservation et stage denseignement. Lorsque nous étions en observation, nous ne nous rendions pas compte de ce quil y avait à faire réellement lorsque lon enseigne. Ce nest que durant ce stage que jai pu constater quenseigner lEPS ça me plaît !
Lorsque lon a des cours à préparer et ensuite à diriger, on se pose plein de questions : « Ce que je fais, est-ce bien ? », « Est-ce que mes contenus ont du sens ou non ? », etc...
S - Nous avons été effectivement confronté à la réalité de lenseignement. Nous avons eu la responsabilité de plusieurs classes, avec les différentes gestions que cela impose : de « faire lappel », au rangement du matériel, et bien sûr enseigner. Au début, ces gestions étaient difficiles, avec le trac, les doutes sur ce quon proposait aux élèves.
V - Pour ma part, je ne suis intervenue que la dernière semaine. Jai observé les deux premières semaines en constatant que rien nétait évident ! Préparer des cours, cest beaucoup de travail à la maison ! Et sur le terrain, les réponses des élèves ne sont pas celles que jattendais. Mais je pense que les deux temps : observer dabord et enseigner ensuite ont été nécessaires pour moi.
Q - Mais lobservation, na-t-elle pas des limites lors dun stage pédagogique ? Finalement entre une situation dobservation dun acte denseignement et une situation denseignement réel, quelle est celle qui vous apporte le plus ?
M - Cest enseigner qui nous apporte le plus. En fait, je dirais que cest surtout le retour où lon analyse nos erreurs qui est très bénéfique. Les bilans avec le tuteur pédagogique sont essentiels.
Y - Lorsque jai observé des cours dEPS en 1ère et 2ème année, jai vu des élèves qui faisaient ce que demandait le prof : des exercices plus ou moins difficiles, des matchs, des tournois, etc...
Lorsque jai « fait le prof », ma première séance navait finalement que peu de sens, bien que les élèves aient adhéré complètement. Après le bilan, jai pu comprendre des choses, que jamais lobservation navait révélées.
Q - Avez-vous été étonnés et par quoi durant ce stage ?
S - Ce qui ma le plus étonné, cest la caractéristique des élèves : très attentifs, sérieux, travailleurs (à part une classe où il y avait pas mal dabsentéisme).
Je mattendais à réellement plus de difficultés à enseigner du fait de notre jeunesse vis à vis des élèves. Javais au départ une certaine appréhension, mais les élèves nous ont respectés. Je pense que ces attitudes sont dues au projet de létablissement : lEPS est une discipline où lon est attentif parce que lon apprend des choses. Pour les élèves, quils aient maths ou EPS, que le prof soit jeune ou expérimenté, peu importe, ils viennent pour travailler. Jai vraiment été surpris par ce climat.
V - Oui, je pense que nous sommes bien tombés, avec des classes faciles.
M - Lors de mon stage dobservation en 1ère année, dans un établissement à fort pourcentage délèves étrangers, jai vu des classes relativement difficiles. Ici, on peut vraiment avoir un but dans une séance, une trame dans un cycle. Alors que ce que j'ai vu avant, dépendait des élèves : on arrive et on voit !
Q - Quels sont les principaux problèmes que vous avez rencontrés ?
M - Sans aucun doute, enseigner des APS que je ne connaissais pas ou très peu. Pour trouver des exercices, ça na pas été évident. En tennis de table, par exemple, jen ai jamais fait dans mes études, ça na pas été facile.
Y - Jai connu un peu le même problème pour lathlétisme. On en fait peu durant nos études et toutes les disciplines ne sont pas ou peu pratiquées. Jai donc dû trouver des documents, des revues. Mais cela ne ma pas satisfait parce que le discours était trop technique. Ce qui ma aidé pour construire des exercices, cest la logique de la séance.
M - En escalade, je nai pas enseigné, car ne connaissant pas lactivité. Et là il y a des problèmes de sécurité.
S - Les premiers problèmes rencontrés le sont, le soir, à la maison, pour préparer le cours. Avoir un objectif pour la séance, des exercices cohérents, progressifs, en relation avec le thème du cycle, tout cela pose problème. Ensuite, il y a la confrontation avec la réalité : il y a le jour de la séance quelques absents et cest tout le dispositif quil faut dans lurgence, adapter.
M - Ce qui nest pas évident aussi cest : « que faire de nos références club ? ». Comment faire une distinction entre cours dEPS et entraînement de club ? Car ce nest pas la même démarche. Pour le club, le but cest la performance, peu importe les moyens pour y parvenir (souvent cest limitation du modèle), peu importe comment lenfant « fonctionne ». En EPS, on sintéresse à la démarche de lenfant, on le place dans des situations où il doit solutionner un problème. Et cette seconde démarche est difficile.
Y - Dans un club, cest vrai, on recherche la performance, la victoire, le résultat. En EPS, nous sommes dans un autre projet : celui de léducation, de la préparation à la vie future. Les APS nous servent à solliciter des ressources dans un soucis de formation générale.
Q - A lissue de ces trois semaines de stage, si je vous demandais ce quest pour vous lEPS ?
V - Cest donner les « bagages » nécessaires aux élèves pour pratiquer toutes les activités dès la 6ème. Que les élèves constatent tout ce quon peut faire en sport.
Il ne faut pas se focaliser sur une seule activité, mais diversifier pour quensuite les élèves puissent choisir. Et pour choisir il faut connaître.
S - Je ne vois pas les choses comme ça. Par le biais des APS proposées, lEPS amène lélève à se responsabiliser et à développer le bio-informationnel, le bio-énergétique, le bio-mécanique.
Ce nest pas avec un cycle de 24 heures de football, que lélève apprendra à jouer!
Par contre, la confrontation de lélève aux trajectoires de balle par exemple, lui permettra de développer des capacités que les cours de math ou de français ne prennent pas en compte. Mais jinsiste sur la responsabilisation par rapport à une situation.
M - LEPS, cest se découvrir soi-même au plan psychomoteur et découvrir les autres. Ces deux points, la relation aux autres et la relation à soi-même, me semblent très importants.
Q - Après trois années détude, avez-vous ressenti une cohérence entre la théorie de type universitaire et la pratique entrevue durant les stages ? Vos connaissances dordre théorique vous sont-elles utiles pour organiser votre enseignement ?
Y - Durant nos trois années détude, jai surtout pris des notes ! Ensuite, japprends ce que jai noté. Tout cela était assez artificiel
Après ce stage, je commence à établir une liaison entre la théorie et la pratique. Avant, je fonctionnais uniquement par rapport aux représentations que javais du métier denseignant dEPS ; maintenant, la pratique a transformé les choses. Ce qui fait que je regrette que lon nait pas été confronté plus tôt aux tâches denseignement.
M - Daccord, mais avant denseigner, il faut un bagage théorique. Mais, cest vrai que la cohérence théorie-pratique sest déclenchée durant et à lissue du stage. Jai vu la théorie au concret ! Par exemple, pour ce qui est des problèmes liés aux apprentissages.
Q - Jai le sentiment, que sans la pratique, vous connaissances seraient restées très abstraites ! Mais toutes les disciplines théoriques abordées vous semblent-elles indispensables pour enseigner ?
Y - Cest vrai, jai limpression que je ne prendrai pas tout en physio ! Donc, je crois que pour chaque discipline, seulement certains aspects seront utiles (cest vrai aussi pour la psycho). Ce que lon a étudié en multimédia, vidéo, informatique, nous sera peut être inutile en fonction des lieux denseignement.
Q - Limage de lenseignant dEPS dont vous étiez porteur avant le stage, a-t-elle changé ?
S - Lorsque jétais élève, limage que je garde du prof de gym, cest une personne avec un sifflet, un chrono, au bord de la piste et qui fait courir les élèves pendant 20 minutes. Je me suis rendu compte, au contraire, de linvestissement profond que demandait ce travail. Et le sifflet et le chrono ne sont pas forcément indispensables ! Lenseignement dil y a dix ans a changé, je crois.
V - Un prof dEPS doit préparer ses cours pour mener à bien un cycle. Il nest pas concevable darriver les mains dans les poches ! On dit souvent que le prof dEPS na pas de copies à corriger, mais les cours à préparer représentent beaucoup de réflexion, de remise en cause, de questionnement : « quest ce qui est le mieux pour les élèves ? » Un cours, cest certain, ça se construit.
M - Limage du prof avec un muscle à la place du cerveau, risque de perdurer vis à vis des profs des autres disciplines.
Ladministration prend peut être les profs de gym pour des « rigolos » ; les élèves peut être aussi ! Pour ma part, jai toujours eu limage dun enseignant comme les autres.
Y - Depuis ce stage, le prof dEPS nest plus le prof avec son sifflet au milieu du stade. Les autres profs ont-ils autant de travail de préparation ? Bon, les copies daccord, mais les autres disciplines ont un programme, des manuels quil suffit de suivre. Construire un cours dEPS cohérent, qui a du sens pour les élèves est peut être plus difficile.
Q - Tous les profs dEPS ne sont pas parfaits !
M - Je men suis rendu compte (rires...). Je crois que certains nont plus la foi et baissent les bras.
Q - Ce stage a-t-il renforcé votre désir de devenir enseignant dEPS ?
V - Moi, je me pose des questions. Jai eu le témoignage de deux copines qui sont tombées avec des élèves très difficiles : le stage a été infernal. Elles ne préparaient aucun cours, elles agissaient en fonction des élèves. Dans les cours, les élèves se battaient, ils nécoutaient pas, ils insultaient les stagiaires...
Ici, jai conscience davoir eu des conditions idéales.
Y - Moi cest clair ! Jy suis, jy reste. Ca me plaît, beaucoup. Mais cest vrai que jai eu des échos négatifs. Mais, je crois que cest la peur du face à face avec les élèves. Cette peur des élèves peut refroidir certains étudiants.
Q - Vous avez éprouvé cette peur ? ou une autre ?
S - Le trac avant le premier cours. Ne pas avoir confiance de ce que lon a préparé. Débarquer, sans connaître le groupe. Jai connu une appréhension et on se libère ensuite.
M - Je nai pas eu peur des élèves, mais du prof qui observe, oui ! Je sentais le prof qui prenais des notes sur le cours et ça coinçait un peu !
V - Le fait que ça ne soit pas mes élèves, javais peu de faire des erreurs et peur du prof qui observe. Jétais en-dessous de mes capacités !
Y - La peur des élèves, très peu. Mais, la peur de lobservateur, cest une réalité. Je me sentais bien mieux lorsque le prof sabsentait 5 minutes !
Le 06/04/96
DIRECTEUR DE LUFR STAPS de TOULOUSE
Enseignant chercheur, Professeur duniversité
Bulletin de liaison : Le mode dentrée en première année de STAPS est un sujet brûlant dactualité au vu de ce qui sest passé ces derniers mois. Comment lUFR STAPS de Toulouse envisage-t-il de résoudre le problème posé ?
GB : En considérant que nous pouvons étendre nos capacités daccueil à 300 étudiants (200 à Toulouse, 100 à Rodez), nous prendrons probablement les gens par ordre darrivée et ce jusquà 300. Cest un fait nouveau, apparu à la suite de recours. Nous sommes amenés à appliquer les textes à la lettre pour éviter justement les recours. Auparavant, le recrutement se faisait à partir de tests de la valeur physique. La logique qui prévalait, était une logique de concours.
Cétait une survivance dhabitudes prises en STAPS, qui était en fait illégale depuis la loi de 1984. Il y a maintenant deux possibilités : ou lUFR STAPS continue le mode de sélection précédent et devient un institut ; ou elle devient un UFR de plein droit et il ny a pas de sélection à lentrée de luniversité...
BL : Avec tous les problèmes que cela pose en matière de conduite des enseignements proposés...
GB : Les problèmes sont difficiles à résoudre dans le cadre du fonctionnement et de la logique de formation actuels.
BL : Peut-on accueillir, par exemple, des étudiants qui nont pas fait la preuve de leurs capacités physiques ?
GB : Sil est conseillé à un étudiant à lissue dune orientation de faire des études de mathématiques au lieu de faire des études de français, il peut effectivement choisir ce cycle détudes mais on ne peut pas le lui interdire. Cest la même chose pour les études en STAPS ?
BL : Le nouveau type de fonctionnement que vous avez évoqué ne suppose-t-il pas denvisager, au vu des réalités, un mode de sélection en cours de première année ?
GB : Je ne défends pas ce mode dévaluation mais il nest plus possible de fonctionner avec un système décole où lon recrute un effectif limité de gens hypersélectionnés quil sagirait de maintenir dune manière cylindrique tout au long de la formation. Il nest pas concevable non plus de fonctionner avec un mode de recrutement ouvert où tout se fait par une sélection naturelle de gens qui poursuivent ou qui ne poursuivent pas.
BL : Concrètement...
GB : Sil y a 80 % environ de reçus en DEUG STAPS actuellement, cest parce quil y a une sélection au départ. Sil ny a plus de sélection à lentrée, il ny aura pas le même pourcentage de reçus à larrivée. Tout dépend du nombre dentrants. 80 % de reçus sur 100 étudiants, cela fait 80 personnes qui ont le DEUG. Si lon passe à un effectif de 200, il ny aura plus que 60 % de reçus soit 120 personnes. On est passé de 80 à 120 mais avec un déchet plus important.
BL : Ces étudiants, une fois entrés dans le circuit des STAPS, ont plusieurs possibilités. Il y a la filière enseignement, bien sûr, mais il y a dautres filières. Pouvez-vous éclairer les lecteurs sur la vocation de lUFR STAPS de Toulouse ?
GB : Il y a dautres filières. Jusquà présent et cest encore le cas, dans leur grande majorité, les représentations des candidats les amènent à envisager ce type détudes pour devenir professeur dEPS. Ils nont pas connaissance des autres filières. Les STAPS ne peuvent se développer comme discipline que si elles arrivent à conquérir une grande diversité de débouchés. Elles sont donc en concurrence avec dautres types de formation comme celle de Jeunesse et Sports ou les écoles de commerce.
Nous sommes dans une période de transition. Quand on envisage les études, sous langle de devenir un gestionnaire du sport, les performances physiques sont relativisées. Que létudiant ait une connaissance, une pratique des APS, cela paraît tout à fait justifié. Maintenant, quil soit meilleur quun autre sur le plan physique ne laidera pas à mieux réussir dans son métier. Les compétences sont quand même en partie dun autre ordre.
BL : Il serait intéressant denvisager à partir de là, la question des compétences et des savoirs à dispenser dans un UFR. Peut être pourriez-vous auparavant nous indiquer les pourcentages détudiants qui se destinent à lenseignement, leur taux de réussite au CAPEPS et le pourcentage de ceux qui envisagent les autres filières.
GB : Il y a environ 70 à 80 % des étudiants qui choisissent lenseignement. Sur 4 ans, avec une formation cylindrique, 43 % des étudiants admis en IUFM en 92-93 ont eu le CAPEPS (la moyenne nationale est de 33 %). En DEUG, sur 120 étudiants, il y a eu 80% de réussite. Tous les étudiants de licence qui ont choisi de passer le CAPEPS ont été admis en IUFM.
Je nai pas, au moment où je vous parle, les autres chiffres mais la réussite au CAPEPS est de lordre de 40 % des gens admis à lIUFM. Ce qui comparativement à une autre formation est un score élevé mais qui reste problématique par rapport à lidée quon pourrait en avoir.
Les 20 à 30 % restants vont vers les autres filières. Parmi eux, il y a des gens performants, vraiment intéressés et des gens qui ne sont pas arrivés à suivre dans la filière enseignement. En tout état de cause, ce ne sont pas les mêmes personnes qui choisissent le métier de fonctionnaire, séduits par le statut et la sécurité quil procure et les gens qui préfèrent opter pour des professions libérales.
BL : Si vous aviez à définir la vocation dun UFR STAPS, sa spécificité, son originalité vous la caractériseriez comment ?
GB : Un UFR est une Unité de Formation et de Recherches en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives.
Unité de Formation et de Recherche : si lon prend le modèle universitaire, il ny a pas de formation qui nait une formation scientifique et donc sans liaison avec la recherche. Ainsi l enseignement est fait par des personnes qui participent à lévolution et à la production de nouvelles connaissances. Cest ce qui caractérise lenseignement supérieur. Dans lenseignement secondaire, on demande dautres compétences. On ne demande pas de participer à la production de connaissances mais de participer à leur diffusion et à leur transmission, de faire les adaptations nécessaires au public considéré. Ce sont des compétences tout à fait honorables mais différentes.
Dans les STAPS, on a souvent confondu les genres. Si un UFR STAPS existe, cest pour mieux comprendre les processus impliqués dans les APS. Ainsi nous fonctionnons à trois niveaux : des enseignements magistraux, des travaux dirigés, des travaux pratiques, ce qui suppose une relation entre ces trois niveaux de formation.
Nous sommes amenés à accorder plus dimportance quauparavant à la recherche. Nous avons mis en place un laboratoire, un conseil scientifique. Cest une situation embryonnaire, révélatrice dune orientation tout à fait différente. Au lieu davoir un enseignement tourné vers des exigences dapplication pratique qui sappuient sur la science pour trouver une légitimation, nous sommes amenés à offrir une formation qui intègre la démarche scientifique mais qui na pas forcément, dans létat actuel des connaissances, toujours des applications en liaison avec les pratiques. La mise en place de ce type de formation rencontre un certain nombre de difficultés.
BL : D e quel ordre ?
GB : Ne serait-ce quau niveau du choix des enseignants. Notre liberté est toute relative, elle dépend du budget qui nous est accordé. Dernièrement pour faire face à la crise des universités, on a mis à notre disposition un grand nombre de postes du second degré. Les STAPS sont, en particulier, touchés par cette orientation. Ce faisant, on poursuit la secondarisation de notre discipline. Ce qui est un obstacle à notre évolution. On ne peut pas demander à un enseignant du secondaire, spécialiste dune discipline sportive le plus souvent, de sinscrire dans la même logique que celle dun enseignant chercheur qui vient de produire une thèse, par exemple. Jai déjà évoqué ces logiques différentes. Ainsi, sur les 42 postes attribués, nous avons moins dun tiers denseignants chercheurs, les 70 % autres proviennent du secondaire. On pérénise une situation qui est appliquées aux APS en référence avec le passé et qui retarde lévolution des recherches.
BL : Comment faire la preuve daxes de recherches à caractère scientifique à luniversité alors que lorientation scientifique de lEPS est toujours aussi controversée? Ne peut-on mettre en parallèle les difficultés que rencontrent la discipline EPS pour simposer au sein de lécole avec les difficultés que rencontrent les STAPS pour simposer au sein de luniversité ?
GB : Cest pareil. Les STAPS concernent plusieurs disciplines scientifiques et doivent faire leur preuve au regard de ces disciplines. Il y a de la concurrence. Un des problèmes des STAPS, cest lexistence de plusieurs types dorientations : orientation professionnelle, technique, universitaire, scientifique. Le sigle STAPS en est tout à fait lexpression. APS peut remplacer EPS. Mais pourquoi Activités Physiques et Sportives ? Y aurait-il des activités physiques qui seraient non sportives et des activités sportives ? Sciences et techniques, ce nest pas clair non plus. Techniques et technologie sont souvent confondues. Si la technologie est la science des techniques, la technique (ou le technique) est une méthode rationnelle pour obtenir tel ou tel moyen, cest plus une activité dingénieur. Il y a des techniques qui peuvent relever de la science et dautres qui relèvent plus dune activité de bricolage. Les STAPS ont toujours eu du mal à se situer par rapport à une orientation précise.
BL : Prenons la question des savoirs. Est-ce que les STAPS permettent une orientation des savoirs, constituent un éclairage à la mosaïque de conceptions qui traversent lEPS?
GB : Peut être que cela permet davoir un certain recul dici la fin de siècle vis à vis des différents courants que traverse lEPS, avec les moyens que donnent lorientation scientifique et les systèmes de valeur représentés par les pouvoirs politiques syndicaux. Dans toute éducation, il y a place pour des systèmes de valeur, des idéologies. Le discours scientifique est ici peu opérant, ce nest pas la science qui va dire que tel système de valeur est meilleur quun autre.
BL : A ce niveau là, nest-il pas dommage quil ny ait pas de consensus national ou au contraire la diversité est-elle source de richesses ?
GB : Vous savez, la diversité est source de richesses lorsquil y a dialogue entre les différents champs. Lorsque on part dans tous les sens, quil y a éclatement, la diversité est plus un frein quautre chose. Les repères sont difficiles à trouver.
BL : Cela ne pourrait-il pas amener la profession à se recentrer sur des idées plus fondamentalistes sur le concept de motricité...?
GB : Oui, tout à fait daccord mais si lobjet devient la motricité, on na rien de spécificité par rapport aux ergonomes ou autres spécialistes de la motricité. En quoi la motricité sportive se différencie-t-elle de la motricité du travail ou de la motricité artistique. Il est difficile de se centrer sur une motricité sportive sans éviter un hiatus avec un travail sur la motricité en général. Je pense que les choses vont évoluer. Elles ont déjà évolué depuis la création de la discipline. Mais, je partage linquiétude. Il faut continuer à travailler, trouver une légitimité.
BL : Nen a-t-il pas toujours été ainsi ?
GB : Non, jai connu les STAPS à leur début. Lorientation était alors scientifique et tout le monde sy tenait. Maintenant, on saperçoit que cela ne suffit pas, quil faut avoir des programmes précis. Les niveaux dexigence sur lévaluation ont augmenté considérablement. Il faut voir lévolution. Historiquement, lEPS a investi des secteurs qui lui ont ensuite échappé progressivement.
Sur le plan des grandes étapes, lEPS était corrective et était très liée à des professions de type paramédical. Sur le plan théorique, on pouvait même établir des équivalences entre un diplôme d'éducateur Physique et un diplôme de kinésithérapeute. Elle est ensuite devenue psychomotrice et elle a contribué au développement de la rééducation psychomotrice. Puis la profession de rééducateurs sest développée de manière autonome par rapport à lEPS. Celle-ci est devenue sportive et a pénétré les clubs. Elle a contribué au développement du sport en milieu associatif. Mais le milieu sportif a produit ses propres cadres. Alors où en est-on ?
Sur le plan du développement scientifique, un des obstacles naît du fait que les STAPS se sont constituées sur une base éducative. Les STAPS ont été envisagées avec la logique du professeur dEPS, sur des tendances corporatistes. Tant quon reste sur des activités scolaires, centrées sur lécole avec lidéologie de lécole comme dominante, il est difficile de proposer, dinnover. Il faudrait que l'école soit à même de faire de nouvelles propositions en matière dactivité physique, quil y ait transfert de lécole vers lextérieur et non uniquement le contraire. Cela sest fait à une certaine époque, il ny a pas de raison que cela ne puisse pas recommencer. Si cest pour faire des activités sportives dans de moins bonnes conditions que dans les clubs, ce nest pas la peine. Effectivement, la menace est réelle de voir des municipalités mettre en avant des politiques sportives qui pourront présenter une palette dactivités sportives et ce dans de meilleures conditions matérielles.
BL : Alors, quelles nouvelles perspectives envisager ?
GB : Il faut saccorder sur des objectifs prioritaires. Prenons lexemple du Québec. Dans ce pays, une orientation a été prise résolument dans le domaine de la santé. A partir dobjectifs bien identifiés, le corps est analysé dans la vie quotidienne, dans les rapports quil entretient avec lactivité physique. Il sagit ensuite de se donner une palette de moyens, de contrôles pour mesurer limpact dune activité physique donnée sur la santé. Cest une orientation tout à fait respectable.
BL : Qui nest pas nouvelle...
GB : Vous savez, la nouveauté au plan social, cest souvent une redécouverte de ce qui existait auparavant. Lordre du jour fait état de problèmes liés à la sécurité sociale. Des questions dutilité sociale se posent. Si on arrive à montrer que lon forme des élèves autonomes sur le plan de la gestion de leur vie physique dans leur vie quotidienne avec les conséquences que cela entraîne au plan sportif comme au plan de la qualité de la vie, alors on peut justifier sa place dans la société mais on ne peut pas se contenter de dire quil suffit de faire du sport pour être en bonne santé.
BL : Est-ce que le genre dobjectif que vous venez dévoquer, ne nécessite pas une légitimité scientifique qui deviendrait peut être trop lourde ou trop rigide à assumer par la suite ?
GB : Je naime pas bien le mot de légitimité scientifique. Ce nest pas le rôle de la science de légitimer des pratiques ou des interventions. La science est là pour expliquer la réalité, mettre à jour un certain nombre de contradictions, donner certaines orientations parce quon sait telle ou telle chose mais la science ne peut définir des objectifs. Dans toute éducation ou pédagogie, il y a un aspect prescriptif nécessaire parce que fondé sur des systèmes de valeur, des choix idéologiques, politiques, etc...
De toute façon, cest un débat à avoir, un débat didées. Alors pourquoi ny a-t-il plus de débats didées dans le monde de lEPS. Ce sont les discours didactiques, les solutions pédagogiques, les progressions dexercices qui dominent dans les revues dEPS.
Dans dautres disciplines, histoire, français, linguistique, les débats sont permanents, pas en EPS. LEPS souffre de ses divisions, des rapports de pouvoirs mis en jeu. Cest son drame...
Nous remercions Gérard BRUAND davoir bien voulu se prêter à cet entretien.
Interview réalisée par J.P ACHE
étudiante en STAPS,handicapée moteur
La présence de Lawrence Lapierre en DEUG 1 au STAPS de Limoges est quelque peu surprenante. Installée sur son fauteuil roulant, cette jeune fille prend sa part dans les exercices de handball avec détermination. Il est vrai quelle perturbe limage que nous avons des étudiants de la filière du muscle et de lélégance motrice.
Léquipe de rédaction du " bulletin académique " a souhaité en savoir plus, sur ce qui a motivé cette lycéenne à sorienter vers les études en STAPS et sur son 1er trimestre passé à la FAC.
Peux-tu nous expliquer la nature de ton handicap ?
Il sagit dun handicap de naissance, je suis paraplégique. Je me déplace en fauteuil roulant.
Pourquoi as-tu choisi après le BAC dentrer en STAPS ?
Lan dernier, en terminale, jai appris par hasard que je pouvais suivre les cours dE.P.S. avec les autres au lycée. Ainsi, jai été la première en Limousin à passer lépreuve adaptée dE.P.S. au BAC.
La pratique sportive ma ouvert dautres relations avec les autres, une meilleure intégration. Je pratique aussi le handibasket en club. Ensuite, je me suis dit : " Pourquoi pas continuer ? ".
Je me suis renseignée, et voilà. . .
Est-ce que ce choix est motivé par un projet personnel précis ?
Au début, je voulais prouver par ma présence que les handicapés pouvaient entrer dans cette formation. Maintenant, je ne sais pas ce que je vais faire ; jai envie de prouver quelque chose mais je ne sais pas dans quel sens : soit prouver que je peux moccuper de personnes valides, soit prouver que dautres personnes handicapées peuvent avoir des pratiques sportives et moccuper delles.
As-tu éprouvé des difficultés particulières au moment de linscription en STAPS ?
Quand je suis venue me renseigner, les responsables du STAPS étaient tout à fait contents que je fasse cette démarche, ils étaient très motivés.
La FAC de Sciences a prétexté un temps que ladmission dun étudiant handicapé moteur nétait pas prévue dans les textes.
Or ceci est faux, il existe même un texte qui demande de faciliter cet accès. Les responsables du STAPS ont finalement obtenu que ma candidature soit prise en compte.
Comment se passe ton accès sur les lieux de cours ?
Pour les amphis, il y a une marche à lentrée mais il y a toujours un autre étudiant pour maider à franchir cet obstacle, puis jassiste au cours, du haut de lampli.
Quant au gymnase, encore une marche, mais la plus grosse difficulté résidait dans limpossibilité daccéder aux toilettes. Ce problème est résolu, des travaux ont été effectués.
Comment sest déroulé, pour toi, le 1er trimestre en Deug 1 ?
Très bien, je nai pas de difficultés particulières. Côté pratiques sportives, dans certains cours, jai été très vite intégrée grâce à des adaptations immédiates ; dans dautres, cela a été un peu plus dur au début et maintenant, cela se passe très bien.
Côté cours théoriques, je suis sur un pied dégalité avec les autres. Dautre part, je me suis rendu compte que mon fauteuil nétait pas adapté au sport (manque de vitesse, maniabilité. . .). Je me suis documenté sur les fauteuils de sport, jen ai essayé et maintenant je suis en train de rechercher les financements : un bon fauteuil de sport coûte 15 000 francs avec une prise en charge sécurité sociale de 3 000 francs. Ce fauteuil me permettra de mieux suivre les valides sur les terrains. Quoiquil en soit, je participe à tous les cours, cest tout ce que je voulais ; il va falloir composer avec les résultats des examens.
Quelle est lattitude des autres étudiants envers toi ?
Au début, jai limpression quils étaient un peu surpris de me voir là, et maintenant ça a lair de moins les déranger, ils sont toujours prêts à maider. Ceux que je connaissais déjà mont beaucoup aidé au moment le plus difficile, au début, à ne pas baisser les bras. Avec lensemble, cela se passe bien.
Est-ce que ce premier trimestre ta permis de dégager des horizons professionnels plus précis ?
Non, toujours pas, mais je laisse venir car je me rends compte quau fur et à mesure, on voit des portes souvrir et quil faut les prendre au bon moment. Il ne faut pas chercher trop à lavance un chemin précis.
Interview réalisée par
Franck ROBERT.