TRAVAUX DU GROUPE G A L E R E
( groupe académique de lecture et de réflexion )
- Introduction
- Documents sur notre société
- Documents sur la jeunesse
- Documents sur l ' avenir
- Documents EPS
- Conclusion
-On l a lu. . .on vous en parle
- ENFANTS SANS ENFANCE
- ELEVES « DIFFICILES » ;PROFS EN DIFFICULTE CHRONIQUE SOCIALE. LESSENTIEL
- RISQUE PREFERENTIEL, RISQUE PERCU ET PRISE DE RISQUE Didier DELIGNIERES - Cognition et performance - Editions INSEP
- ACTIVITES PHYSIQUES / PROJETS D'ENSEIGNEMENT - Groupe "programme" de l'académie de Dijon - Editions CRDP de Bourgogne - 1996
- LA SOCIOLOGIE DU RISQUE - David LE BRETON - Editions QUE SAIS-JE ! 1995
- AVERTISSEMENT AUX ECOLIERS ET LYCEENS n° 69 - R.VANEIGEM - Editions Mille et une nuits
- LE SYSTEME E... L'école de réformes en projets - André LEGRAND - Editions Denoël
- Gestion de la vie physique
- Auto dissolution
- Cahiers pédagogiques
Fracture du lien social, crises, pertes de repères, inadaptation des élèves, autant de constats qui interrogent sur nos capacités denseignant datteindre un des objectifs de la loi dorientation sur léducation du 10 juillet 1989 : Permettre (à lélève) de sinsérer dans la vie sociale et professionnelle.Il est devenu temps de sortir du confort de lanalyse des causes extérieures pour sinterroger sur notre responsabilité.Mettons-nous véritablement en oeuvre une stratégie cohérente pour atteindre cet objectif ?
Que pouvons-nous faire ?Nous vous proposons à partir de différents documents daborder les transformations de notre société et les nouveaux élèves, de partager des visions sur lavenir et de réfléchir sur une piste de recherche pour répondre à la question que nous nous sommes posée.« Société française des années 90 » le Monde, Dossiers et documents de décembre 1995 Ce dossier souligne des transformations de la structure sociale, des mutations socio-professionnelles et des comportements liés à la crise.La crise du mariage, le recul de lâge adulte, laugmentation des familles monoparentales et des retraités comblés sont les points marquants de lévolution de la structure sociale. Une population active sous contrainte, la pauvreté et la précarité de la jeunesse, linflation des diplômes et la pénurie demploi, des quinquagénaires en rebut, les sans domicile fixe traduisent un monde du travail devenu particulièrement difficile.La banalisation de la violence, la méfiance des consommateurs, le repli dans les quartiers en difficulté sont les comportements qui en résultent.
« Portraits de famille : ados cherchent repères » article de Philippe BROUSSARD, le Monde du 24/09/94
Larticle met en avant limportance de la famille comme refuge pour les adolescents de treize à vingt et un ans. Cependant, le constat du manquement des parents à cette attente est préoccupant. Par négligence ou impuissance les parents napportent pas toujours laide espérée. Les ados sans repères reprochent à leurs parents de ne pas en avoir davantage. La hantise de léchec prédomine. Le conflit de génération laisse la place à une cohabitation indifférente.
« Adolescents à la dérive » article de Sylvie KERIEL, Le monde de léducation novembre 1992
Elle explique le malaise parents/adolescents comme une conséquence de la réduction des plages horaires de rencontre en famille.
« Le monde du 29 et 30 mai 1994 » article de Philippe BROUSSARD
Il expose des propos du professeur de sociologie F. DUBERT : « Les jeunes évoluent dans un univers désorganisé. Ils nont plus de repère, plus de conscience de classe, plus de limite. Ils nont ni adversaire, ni utopie, ni cause ; juste la rage, une haine sans objet... ». Le sociologue estime cependant que la classe moyenne échappe au phénomène en adoptant en opposition des moeurs féminines, où le soft, le cool est privilégié.« Le Monde du 26 mai 1944 » article de Laurence FOLLEA
Elle présente lenquête de lINSERM sur les 11/19 ans, dont nous retenons quelques éléments significatifs.
- 18,6 % ont des conduites violentes régulières (2,3 % ont raquetté!)
- 6,5 % ont fait une tentative de suicide (1,3 % ont été hospitalisés pour cela !)
- 1 élève sur 8 sèche régulièrement les cours
- pour 500 élèves, 50 sont en situation de déscolarisation en collège et 95 en LP
- 1 élève sur 5 naime pas lécole.
Il ressort de ces documents une fracture du lien social (nous reviendrons sur cette notion), la banalisation de la violence et les pertes de repères de la jeunesse.
« Lhomme symbiotique, regard sur le troisième millénaire » Joël de ROSNAY, édition du seuil, 1995
Joël de ROSNAY présente une vision optimiste de lavenir. A partir dune réflexion sur les théories du chaos et de lautoorganisation, lauteur nous propose une approche unifiée entre lanalyse cartésienne et la méthode systémique quil dénomme les sciences de la complexité. Ces sciences permettent de mettre en avant des constantes de la nature quil transpose à la société humaine :
« Il existe des principes naturels encore plus forts que ceux qui régissent nos sociétés... Une meilleure connaissance de ces règles, avec lesquelles il est difficile de transiger, peut éclairer notre chemin ».
La démonstration quil nous propose est de montrer que lhomme respecte dans son évolution des étapes qui sont celles de toute évolution et quil atteint actuellement celle de la symbiose. Cette étape se traduit par un niveau de complexité supérieur.
La symbiose est lassociation entre espèces vivantes se réalisant au bénéfice mutuel des partenaires, et par extension qui prend une importance capitale dans la démonstration du chercheur, lassociation entre des espèces vivantes et des systèmes ou organisations macrobiologiques incluant des machines.
Le cybionte est le niveau de complexification supérieur défini par lauteur comme un « macroorganisme planétaire actuellement en construction. Superorganisme hybride, biologique, mécanique et électronique, incluant les hommes, les machines, les réseaux, les sociétés ».
Le bénéfice que retirera lhomme symbiotique, lhomme qui vit donc en symbiose est la subsomption. Subsumer signifie « penser un objet individuel comme compris dans un ensemble ». Il faudra penser au sein dune complexité. Cest le passage du chacun pour soi au chacun pour tous. Lapplication du principe de subsomption à la société implique donc la recherche commune de moyens permettant de garantir globalement, et dans lintérêt de tous, le caractère unique des actions et des libertés individuelles.
Après « lhomo économicus, consommateur et prédateur, voici venu le temps de lhomme symbiotique vivant en harmonie avec un être plus grand que lui quil a contribué à produire et qui le produit en retour ».
La réussite de la symbiose relève de léducation.
« Léducation est au centre de toutes les stratégies de construction de lavenir. »
Léducation a donc un rôle à jouer et si dans un premier temps, il faut aux enseignants intégrer la médiamorphose (explosion des moyens de communication) et le changement de paradigme entre analytique et systémique, il leurs faut aussi enseigner de nouvelles valeurs.
Connaître les moyens modernes de communication, passer dune culture encyclopédique à une culture fractale (culture globale en germe), appréhender de nouvelles valeurs tels sont les enjeux de léducation.
Les valeurs qui prédominent aujourdhui opposent plus quelles ne réunissent.
« La compétition et la concurrence, valeurs justifiées dans le cadre de lévolution darwinienne de la lutte pour la vie, sont insuffisantes pour construire la prochaine étape de lévolution de lhumanité... la transition que connaît désormais lhumanité ; phase daménagement postindustrielle ou bioécologique, société dinformation et de communication, va nécessiter le retour à des valeurs « féminines » comme la solidarité, la complémentarité, léquilibre... »
Cest le passage de lhégémonie de la compétition à celle de la coopération.
A un moment où le lien social se fissure sous la pression de la compétition économique, il est rassurant de pouvoir envisager un avenir où chacun à sa place, où la compétition et la coopération sharmonisent pour le bien de tous.
Joël de ROSNAY propose des règles, ouvre des perspectives, regardons maintenant comment dans notre discipline des enseignants ont recherché des solutions.
Spirales n°8 « Spécial didactique : lEPS dans lécole et la société daujourdhui » 1995. Nous nous intéressons à deux textes.
« Lenseignant dans la crise » Philippe MEIRIEU
Larticle pose la question qui est au centre du débat, celle dinterroger la transmission du savoir non seulement sous langle de son efficacité transmissive mais aussi sous langle de la manière dont ces savoirs continuent à créer le lieu social. « EP au collège et exclusion scolaire » compte rendu de recherche ; responsable Paul GOIMARD.
Larticle débroussaille le cadre notionnel et théorique dune didactique centrée sur le lien social. Donnons quelques unes des définitions proposées.
Lien social : ce qui lie les hommes ensemble et permet de tisser des rapports de solidarité. Il faut dissocier la solidarité mécanique (elle agit sur le principe de similitude, les hommes quelles relient sont peu différents) et la solidarité organique (agit sur le principe de différenciation). Les hommes ne se ressemblent pas mais ils ont conscience dappartenir au bon fonctionnement du tout). Ainsi, au sein dune classe, la solidarité mécanique peut disparaître quand de trop grandes disparités apparaissent entre les membres du groupe. La solidarité organique naîtra elle, dun projet commun.
Le lien social ne fonctionne que sil est relayé par des représentations collectives (valeurs, croyances, sentiments propres à une communauté, à une société...).
La densité morale est le degré de cohésion dune représentation collective. Elle naît du rapport entre la conscience individuelle et la conscience collective.
Lanomie est un vide au niveau des représentations collectives qui se propage jusquà atteindre la structure du lien social. Cest le principal mécanisme de lexclusion.
Lexclusion : cest un ensemble de mécanismes de rupture, tant sur le plan symbolique (représentation de soi, de son groupe, valeurs relatives au groupe dominant, le rapport de soi à la norme) que sur le plan des relations sociales (rupture des différents liens sociaux qui agrègent les hommes entre eux). La rupture symbolique semble souvent anticiper le mécanisme de rupture sociale
Le groupe de recherche a posé deux hypothèses et a travaillé deux ans sur le première. Les hypothèses didactiques étaient :
H1 : Le rapport de lélève au savoir est déterminant dans les mécanismes dexclusion scolaire.
H2 : Toute situation dadhésion et de réussite (intégration au groupe). en EPS peut être un facteur favorable à une réintégration de lélève dans la dynamique scolaire.
Les trois expériences réalisées (cycle de gymnastique de Paul GOIRAND, de handball de Thierry COUDRAY et de lutte de Daniel RAY) peuvent enrichir la réflexion des collègues intéressés même si les conclusions posent plus de questions quelles napportent de réponses.
Fractures sociales, pertes de repères de la jeunesse, banalisation de la violence interrogent.
Joël de ROSNAY ouvre des perspectives dune société où lintelligence individuelle sera associée à une intelligence collective.
Des enseignants prospectent des solutions pour lutter contre la rupture du lien social à partir dhypothèses didactiques.
Il ne nous reste plus quà intégrer ces données, Joël de ROSNAY ne dit il pas qu « être cultivé aujourdhui cest savoir intégrer ! ».
Joël MINJOULAT-REY
14 Mars 1996
ON LA LU. . . ON VOUS EN PARLE
Paulo DAVID, Collection Pluriel (format poche)
Loin des considérations émotionnelles, ce journaliste suisse membre de la DEI (Défense des Enfants - International) dresse un bilan détaillé et fourni sur la situation dramatique que vivent des millions denfants à travers le monde.
Prostitution (2 millions denfants concernés) trafic pour adoption, enfants jockeys, enfants enrôles dans les conflits armés, victimes de guerre, exploités au travail (40 millions en Inde, 7,5 millions au Pakistan), torturés, exécutés par des fonctionnaires d'état, fillettes mutilées sexuellement (2 millions par an en Afrique)...
Le bilan est saisissant dans sa tragique ampleur. Et surprise... quelques pages, bien documentées, traitent de lexploitation des enfants... dans le sport.
A quelques semaines de louverture des JO dAtlanta, il serait peut être bon de se poser quelques questions :
Pourquoi la charte du CIO reste t-elle si vague dans les limites dâge de participation ?
Comment la vie physique et mentale des jeunes athlètes et gymnastes est-elle protégée ?
Que penser de lenfance de toutes ces sportives (et sportifs) de haut niveau soumis à des entraînements intensifs, menacés par le dopage, séparés du milieu familial, objets dimportantes pressions psychologiques, et en retard sur le plan scolaire ?
Solange RAYET
ELEVES « DIFFICILES » ;PROFS EN DIFFICULTE CHRONIQUE SOCIALE. LESSENTIEL
Les auteurs : Marie-Thérèse AUGER : Conseillère principale déducation
Christiane BOUCHARLAT : professeur en collège.
Toutes les deux sont formatrices au groupe ressource « relation daide et de communication » à la MAFPEN de Grenoble ; elles interviennent plus spécifiquement dans le domaine des élèves difficiles sur la gestion des conflits, lanimation du groupe classe, la relation daide à lélève..
Objectifs de louvrage
1 - Changer le regard sur lélève difficile
2 - Prendre conscience que de nombreux enseignants rencontrent les mêmes difficultés et les surmontent
3 - Sapproprier des méthodes pour mieux communiquer avec les élèves difficiles.
1ère partie :
Les deux auteurs sappuient sur leurs expériences denseignantes et de formatrices (échanges avec des collègues sensibilisés à ce problème) pour comprendre la CRISE ACTUELLE DE LECOLE.
En confrontant leur vécu à lanalyse dautres experts, avec des données plus théoriques de type économique, social, psychologique..., elles essaient de cerner le profil dun élève, dune classe difficile, mais aussi lattitude de lenseignant avec ses représentations, son histoire dans cette relation délicate:élève,groupe classe,prof .
2ème partie :
A partir dexpériences concrètes de réussite denseignants face à des classes difficiles, elles nous proposent des pistes pour mieux vivre avec les élèves difficiles :
- Porter un regard positif sur lélève
- Accueillir et construire le groupe classe
- Mettre en place un cadre, élaborer des règles
- Dune relation de pouvoir à une relation dautorité
- Pratiquer une pédagogie de motivation
- Etre à lécoute
- Susciter lexpression collective des élèves/vécu scolaire
- Gérer les situations conflictuelles
- Travailler en équipe.
Certaines de ces solutions peuvent paraître évidentes. Elles ont le mérite de sappuyer sur des valeurs simples et fortes qui font défaut dans notre société : le RESPECT MUTUEL.
En conclusion :
- Un livre clair, concret et précis
- Un livre facile à lire, à relire, à utiliser (tous les chapitres sont résumés)
- Un outil précieux pour un enseignant débutant, sur la prise en charge de la classe
- Une synthèse concrète pour un enseignant plus expérimenté.
Marie-Claire LAUTRETTE
Collège Ronsard (Limoges)
RISQUE PREFERENTIEL, RISQUE PERCU ET PRISE DE RISQUE Didier DELIGNIERES - Cognition et performance - Editions INSEP
La sécurité devient une préoccupation de tous les instants. La recrudescence daccidents graves, leur coût social, trouvent une première réponse dans la réglementation (pour lE.P.S., se reporter à deux textes récents : « la sécurité des élèves » B.O. n° 11 du 17 mars 1994 et le décret du 04 juin 1996 sur la sécurité des équipements sportifs) ; mais cest surtout dans la formation que réside la clé dune amélioration sensible de la sécurité.
Didier DELIGNIERES rend compte, avant de faire des propositions pour lenseignement de la sécurité, dune théorie de Wilde qui situe à lorigine de la prise de risque, deux sortes de représentations :
- le risque préférentiel qui relèverait dun calcul plus ou moins conscient, à partir de valences positives (plaisir escompté) et de valences négatives (accident possible).
- le risque perçu, donnée largement subjective, qui dépend de lestimation que fait le sujet de la probabilité daccident et/ou de sa gravité.
La décision de choix dun comportement résulterait de la prise en compte de ces représentations. Il semblerait que des progrès pour une sécurité accrue doivent porter sur le risque préférentiel.
En effet, les actions engagées sur le risque perçu montrent leurs limites : les tapis de chute en gymnastique nont pas réduit les risques daccidents. Les élèves ont un sentiment de sécurité qui modifie le risque préférentiel dans le sens de plus de plaisir et moins de risque daccident.
Agir sur le risque préférentiel, cest chercher à modifier les attitudes à légard des risques objectifs de danger (valence négative).
On peut changer les attitudes en plaçant les individus dans des situations de discussion, de jeux de rôle ou dexpériences pratiques remettant en cause les normes de comportement habituelles et facilitant par « effets de groupe » ladoption de nouvelles normes.
Au delà des caractéristiques de situation et de leurs enjeux, Didier DELIGNIERES cite des travaux montrant que la prise de risque dépend aussi des caractéristiques des individus : les garçons prennent plus de risques que les filles, les experts évaluent mieux le danger que les débutants, les sujets qui « recherchent des sensations » ont des caractéristiques biologiques particulières (taux de certaines hormones et enzymes plus élevés) ; « les pratiquants dactivités risquées se caractérisent par leur extraversion et leur stabilité émotionnelle ».
A la lumière de ces données théoriques, Didier DELIGNIERES propose une didactique de la sécurité visant une transformation des attitudes par lacquisition de compétences. Ces compétences recouvrent les habilitées (qualifiées de « préventives » ou d « évitement » ), les connaissances et les attitudes relatives à la sécurité active. Elles seraient acquises dans des situations à risque réelles, mais graduées en fonction du niveau des élèves et concomitantes des apprentissages spécifiques à lactivité.
Face à la diversité des élèves, il serait possible de leur offrir des choix de niveaux de risque avec des assurages et des dispositifs de sécurité variés.
Cet apprentissage de la sécurité nest possible que si lenseignant possède une réelle compétence de lactivité à risque qui sert de support à son enseignement. Cest pourquoi la prudence doit rester de mise et lapproche de cet objectif soigneusement balisé.
S. MAILLARD
ACTIVITES PHYSIQUES / PROJETS D'ENSEIGNEMENT - Groupe "programme" de l'académie de Dijon - Editions CRDP de Bourgogne - 1996
Cest le fruit dun collectif (plus de quarante enseignants au niveau académique) et dun I.P.R./I.A. audacieux, Jean ROCHE. Cest une mise en commun des richesses et des expériences individuelles (collèges, lycées, enseignement supérieur). Cest la concrétisation dune réflexion menée depuis 1987 et ce document de synthèse devrait aider les professeurs dE.P.S. à construire des projets denseignement.
Avec une équipe de spécialistes dans différentes activités, par rapport à létat actuel des connaissances et selon lanalyse des pratiques pédagogiques utilisées, il parait logique de décider des changements souhaitables collant au plus près de la réalité quotidienne afin de faire franchir une étape de plus à la clarification des contenus de lE.P.S. Une réflexion plus inventive est proposée. Cest un défi lancé aux enseignants. Cet ouvrage constitue les éléments de réponse à la question : quoi enseigner ?
Les choix sont clairement énoncés :
- Un groupement dactivités au nombre de huit (notion « dA.P.S. de même nature », notion de « classe de problèmes » comme fondatrice dun projet pédagogique).
- Lutilisation dune terminologie admise et comprise par tous.
- Chaque activité est présentée au cours de trois étapes dapprentissage. Elles sont constituées déléments techniques sous la forme de deux rubriques associées : les actions visées et les opérations à mettre en oeuvre.
A chaque fin détape, des indicateurs permettent dapprécier lévaluation des acquis.
Ces acquisitions pourraient servir de référence à trois niveaux de scolarité :
1e étape : fin de 6° (charnière entre école et collège)
2e étape : fin de 3° (exigence maximum au brevet)
3e étape : fin de Term. (exigence maximum au bac)
Ce ne sont pas des objectifs figés mais des points de repères dans la mesure où : les conditions denseignement ne sont pas identiques dans tous les collèges et lycées. Lenvironnement social et culturel est différent. Lexpérience des élèves nest pas semblable. En éducation physique, lévolution dun élève nest pas linéaire.
Ces étapes permettraient une harmonisation des niveaux dexigence aux examens et une aide.
Pour cadrer le tout, trois axes de développement communs aux A.P.S. dun même groupement sont proposés : 1) la construction dun projet daction (par groupement de façon transversale)
exemple : A.P.P.N. = projet de déplacement
Combat = projet daffrontement
2) laction (spécifique à chaque A.P.S.)
3) laccompagnement de laction : le règlement, léthique, la sécurité, la préparation à leffort, lorganisation, lévaluation).
Louvrage ne couvre pas tout le champ de la didactique. Jean ROCHE précise : « sil sefforce de répondre à la question « quoi enseigner ? », il napproche pas le problème du « comment enseigner ? ». Cette question fondamentale relève de la liberté de lenseignant confronté à ses élèves ».
Bruno CARBONNE
LA SOCIOLOGIE DU RISQUE - David LE BRETON - Editions QUE SAIS-JE ! 1995
Cet ouvrage fait état des recherches sociologiques et anthropologiques sur les prises de risque et les imaginaires du risque dans nos sociétés contemporaines.
Après une étude du statut du risque dans la vie quotidienne (aspect inhérent à la condition humaine, motivation psychologique consciente ou inconsciente. . .) lauteur analyse la signification de cette notion dans les sociétés occidentales, hantées par la sécurité, soucieuses de prévention de tous ordres. Le risque évoque ici la menace, le danger - quil soit réel ou imaginaire, dordre physique ou psychologique - on le retrouve dans les A.P.S. de loisirs dites « à risque » (surtout pratiquées par les classes socio-professionnelles moyennes et privilégiées). A travers la recherche du vertige, de la vitesse, de la glisse, des limites physiques, les sensations intenses et les émotions éprouvées procurent un sens, une valeur à la vie.
Lauteur développe aussi longuement lusage pédagogique de ces activités - notamment lescalade en milieu naturel - comme moyen de restaurer chez les jeunes en difficulté, leur confiance en soi et en autrui, si laccompagnement socio-éducatif est soutenu et prolongé.
Un autre développement intéressant de louvrage analyse les conduites à risques propres à la jeunesse et à ladolescence (les accidents de la route, les tentatives de suicide, les fugues, la délinquance, les troubles du comportement alimentaire, la sexualité non protégée - lenquête I.N.S.E.R.M. 1994 constate que 56 % des adolescents de 11 à 19 ans déclare ne pas utiliser de préservatif -). Ces conduites, au-delà de leur aspect de rituel de passage, dévoilent un désir douloureux de connaître ses limites, de se mettre à lépreuve pour trouver son identité, de donner une légitimité à sa vie, quand le lien social manque et quand « tout se dérobe ».
Triste constat !
A lire !
P.S. : à voir = n° 2 (avril-mai) de la Revue « Cultures en mouvement »
Thème : - Le risque extrême pour exister ?
avec article de Alain LORET, Gilles RAVENEAU (pêcheurs de corail), Françoise LOUX (guides de montagne), A. RAUCH (boxe), Patrick BAUDRY plus un entretien avec Jean Louis ETIENNE, David LE BRETON.
AVERTISSEMENT AUX ECOLIERS ET LYCEENS n° 69 - R.VANEIGEM - Editions Mille et une nuits
R. VANEIGEM est belge, professeur agrégé de lettres, il a fait des études de philologie et a largement participé à linternationale situationniste dans les années 70. Il a rédigé lencyclopédie du monde actuel et collaboré en 1986 à lencyclopédia universalis.
Il nous donne là un petit ouvrage, touffu, peut-être même confus parfois, mais riche de beaucoup didées, danalyses clairvoyantes à propos dune école quil trouve bien mal en point.
Lauteur dénonce laliénation des élèves et des enseignants parfois avec virulence : « une école où la vie sennuie, nenseigne que la barbarie ».
Il lance surtout haut et fort un cri dalarme sur la dérive consumériste déjà vieille de linstitution scolaire : le lycée est une entreprise, lélève napprend pas à apprendre mais à consommer, luniversitaire un client, les cours sont des produits, les étudiants un capital humain . . . (décembre 1991 Mémorandum sur lenseignement supérieur de la commission européenne).
Après une démonstration largement argumentée il propose une autre orientation laissant place à lEtre humain dans sa dimension créatrice pour développer lautonomie, le savoir, lindépendance de lélève et obtenir une société dentraide, de solidarité, une collectivité sans oppression.
Enfin, il illustre sa conception en nous livrant quelques pistes : en utilisant par exemple les techniques audiovisuelles et informatiques pour diffuser linformation au plus grand nombre (en réception individuelle) libérant ainsi léducateur qui deviendrait enfin le révélateur dune créativité. « INFORMATION au plus grand nombre, FORMATION par petits groupes » ; tout un programme en cette période délections surprises où lon parle de choix de projet de société, en tout cas une façon de voir les choses singulière qui mérite dêtre connue.
E. TALABOT
LE SYSTEME E... L'école de réformes en projets - André LEGRAND - Editions Denoël
Avec cet ouvrage, A. LEGRAND nous propose une réflexion critique sur un passé, quune expérience dans les hautes sphères décisionnaires lui permet déclairer. Il décortique un exemple sensible et dactualité : lécole et le fonctionnement politico-administratif français. Il dégage en cela une logique de pouvoir central. Selon lauteur, « il ny a pas de certitudes toutes faites sur des questions aussi complexes que celle de léducation, seulement des convictions qui ont évolué ou des conversions par raison ».
Il accroche la problématique du sujet par une question : « lécole a-t-elle seulement à écouter les injonctions de la société ? ». Ce qui débouche sur le débat de louverture de lécole. Lequel débat, « oppose-t-il ceux qui veulent instruire à ceux qui se mêlent de former ? ». De son point de vue, A. LEGRAND considère que quatre clivages essentiels traversent lécole : léglise/létat ; le centre/la périphérie ; lurbain/le rural ; la classe favorisée/la classe défavorisée.
Lécole est un lieu dexacerbation des contradictions sociales. On veut quelle accompagne le changement social et quelle lui résiste. On lui demande aussi dêtre le lieu de la conservation et de la transmission des valeurs traditionnelles et ce, dans une société en évolution rapide. Dans cet univers qui se déstructure ( ? ), on veut que lécole cimente. Doù une difficulté de faire face aux enjeux sociaux de léducation, lesquels prennent appui sur trois questions qui fondent un système éducatif : quenseigne-t-on ? A qui ? Pourquoi ?
A. LEGRAND sattache à analyser les effets qualitatifs et quantitatifs de laugmentation de la scolarité positive qui découle de la politique des 80 %, considérée comme une révolution mais ayant une application laborieuse. Le problème du collège retient son attention. Principal lieu de reproduction sociale, lécole na jamais été aussi essentielle quen cette période de montée des irrationalités, des extrémismes, des intolérances
Ce qui caractérise le collège aujourdhui (et dune façon générale tous les établissements publics denseignement), cest un processus sournois de ségrégation : géographique (habitat) ; sociale (stratégie dévitement des familles) ; communautaire (montée des particularismes) ; institutionnelle (pratiques locales des collectivités ou établissements). Linterpénétration du national et du « local » est inévitable (concept qui fait irruption dans les questions décole avec aussi le partage des compétences).
Lidée, selon laquelle tout système de coexistence des pouvoirs repose sur un principe de marchandage, darrangement, mais aussi de responsabilité, entraîne à se demander : à quoi tient cette difficulté à gérer autrement ? Deux éléments sont avancés : le « Pilotage aveugle » dune administration centrale et le problème de linformation dans une hiérarchie. Avec les paramètres de la décentralisation, du management, du projet détablissement et du rôle de létat, A. LEGRAND débouche naturellement sur une certitude : la nécessité de lintelligence dans lusage de la prospective. Donc à lavenir dun quotidien sans prix que nous vivons.
Vous lavez compris, ce livre est intéressant à plus dun titre : il ne laisse pas indifférent.
Il apporte une référence supplémentaire pour une culture générale.
Il offre une radiographie sérieuse du « système E ».
Il permet dalimenter son esprit critique tout en restant ouvert sur le monde.
Bruno CARBONNE
E.P.S. n° 251 Auteur : Geneviève COGERINO
Maître de conférence STAPS, I.U.F.M. Rouen.
BUT DE LARTICLE
Fournir quelques données sur les représentations quélaborent les enseignants dE.P.S. de la formation à donner aux élèves afin quils soient en mesure de gérer leur vie physique à tout âge (3ème objectif général orienter les pratiques relatives à lenseignement de lE.P.S.).
PROTOCOLE
Questionnaire posé à trois groupes distincts denseignants de lAcadémie de Rouen : travaux menés pour la préparation de luniversité dété dHoulgate 1993.
- Comment concrètement pensez-vous prendre en compte dans votre enseignement quotidien la finalité " gérer sa vie physique " ? Quels obstacles identifiez-vous à lheure actuelle à une prise en compte effective de cette finalité dans votre enseignement ?
- Vous semble-t-il accessoire, nécessaire, important, indispensable, que lélève actuel ait une vie physique à tous les âges de son existence ? Et pourquoi ?
- Que recouvre la notion de gestion de la vie physique se différencie-t-elle de la pratique physique ?
- Quels contenus denseignement valorisent les enseignants pour assurer spécifiquement cette formation ?
- Est-ce accentuer un rôle particulier de lécole ou est-ce entériner une " insuffisance " dans deux premiers objectifs attribués à la discipline ?
RESULTATS DE LENQUETE
Les enseignants interrogés avouent une grande difficulté à citer et situer ce qui relèverait de la formation à la G. S. V. P.
Deux grandes catégories de réponses :
I - Des retombées incertaines mais probables résultant de latteinte des deux premiers objectifs concernent nécessairement la G. S. V. P. ; il nest donc pas utile denseigner cette dernière séparément.
II - Pour une autre fraction denseignants, la G.S.V.P. demande une prise en charge particulière et spécifique.
Plus que la spécificité des contenus denseignement, les enseignants envisagent de privilégier certains modes dapproche ; ils sont classés prioritairement comme suit :
1°) Entrée par lappétence, la motivation : transmettre le goût de lactivité, susciter des émotions...
2°) Entrée par le dialogue, le questionnement : expliquer, justifier, donner des infos. . .
3°) Entrée par la mise en place de projets : créer un club santé, PAE, modules interdisciplinaires...
4°) Entrée par la programmation : pratiques de détente, pratiques " nouvelles ". . .
5°) Entrée par la seule prise en compte des deux premiers objectifs généraux : donner des outils, des connaissances, illustrer les savoirs, valoriser certains contenus. . .
6°) Entrée par les aménagements de linstitution scolaire : modifier les emplois du temps, emploi des méthodes actives. . .
OBSTACLES RENCONTRES
La plus grande partie des énoncés renvoie la responsabilité des difficultés à un élément extérieur à lenseignant lui-même !
Obstacles liés :
- 1) Aux caractéristiques des élèves
- 2) Aux conditions denseignement
- 3) Aux aspects méthodologiques de lenseignement
- 4) Aux problèmes du futur
- 5) Aux représentation des enseignants
LES ENSEIGNANTS et la G.S.V.P. comme projet de lE.P.S.
- Quels impératifs imposent davoir une vie physique à tout âge ?
- Pourquoi est-il stratégique pour lE.P.S. de préparer lélève durant son cursus scolaire ?
Les raisons qui imposeraient quune formation à la G.S.V.P. soit prise en charge durant le cursus scolaire ne reprennent quun seul thème : préparer lélève le plus tôt possible.
- Le thème de lurgence temporelle vient au mieux appuyer la légitimation de laction des enseignants dE.P.S. sur le terrain de la G.S.V.P.
- Le débat autour de la G.S.V.P. confirme la perception dun malaise latent dans lenseignement de lE.P.S. actuelle.
- Lapproche des représentations construites par les enseignants à propos de la G.S.V.P. met en évidence leur difficulté à cerner précisément la notion et à lintégrer dans leur conception antérieure de lE.P.S.
DIFFERENTES CONCEPTIONS DE LA VIE PHYSIQUE :
- Préventive et sécuritaire : le corps y est considéré sous un angle instrumental (E.P.V.P., E.P. sécurative).
- Méthodologique : conduite de certains cycles de gymnastiques douces ou dentretien.
- Relationnelle et dinsertion : pratique = " domaine social dactivité ".
- La pratique physique comme style de vie : conception hygiéniste et volontariste de la santé corporelle et psychologique.
- La dimension sportive : elle se caractérise par loption délibérée darticuler les trois objectifs de lE.P.S.
CONCLUSION :
Les manières de concevoir la G.S.V.P. sont donc nombreuses et fort diversifiées.
La vie physique de ladulte, comme celle de ladolescent scolarisé, relève au moins autant dapprentissage antérieurs que daptitudes plus ou moins " entretenues et développées " et, surtout, dune attitude construite à légard de son propre corps et de la pratique physique.
La valorisation actuelle du pôle cognitif, de la construction rationnelle des apprentissages masque peut-être cette nécessité de considérer lindividu au plan de ses attitudes et motivations.
Par Christophe GAILLARD
- PLC2 EPS -
En décembre 96, chaque abonné de la revue " Quels Corps ? " recevait une lettre dont la première phrase annonçait :
" ce nest plus une rumeur, mais un fait : Quel Corps ? (1975-1995) a été pulvérisé par lauto-dissolution ".
En mars 1997, était publié le dernier numéro de Quel Corps ? " AUTO-DISSOLUTION ", dans un étonnant format (10 x 15), intégralement rédigé par " le seul survivant de laventure initiale - de sa fondation - et restant le seul à écrire le dernier chapitre du livre - sa liquidation - ", je veux parler de Jean Marie BROHM.
Avant de tenter de résumer les raisons de cette " auto-dissolution ", lesquelles sont largement détaillées dans cet ultime numéro, il me semble important de revenir sur les origines de Quel Corps ?.
Le numéro 1 de la série qui sévira durant deux décennies, date davril-mai 1975. Mais il faut remonter au début des années soixante pour expliquer pourquoi un groupe de militants, créerent dans la période post-soixante huit, un " instrument théorique mais aussi une base daction (n° 1, p. 6) pour une nouvelle façon de percevoir le corps ".
Durant cette période, existaient en France quelques groupuscules directement issus de la pensée politique de TROTSKY, tels " Lutte Ouvrière " ou l" O.C.I. ". A côté de ces groupes au fonctionnement très archaïque, des militants anticapitalistes très critiques vis à vis, à la fois de la social-démocratie et du stalinisme incarné par le P.C.F., conçurent le projet de construire en France un mouvement révolutionnaire.
Parmi eux, figuraient des enseignants regroupés au sein de la tendance Ecole Emancipée de la F.E.N. Des professeurs dE.P.S. révolutionnaires (ça existe ! ? ), dès 1963 décidèrent de construire dans le S.N.E.P. une tendance dite " lutte de classes ", vivement opposée à la direction majoritaire de ce syndicat (dite " autonome ", ensuite U.I.D.).
La Tendance du Manifeste dans le S.N.E.P. était née. Ses objectifs étaient triples :
" - animer une réflexion critique sur le sport et lE.P.
- promouvoir une action lutte de classes dans un syndicat ultra-corporatiste.
- lutter pour la démocratie syndicale "
(Quel Corps n° 1)
Une revue fut créée : " Education Physique Sport et Société ". Mais, rapidement de graves divergences apparurent au sein du comité de rédaction. Le premier courant ne considérait pas la critique du sport comme essentielle et prétendait que celui-ci pouvait devenir éducatif lorsque la révolution de la classe ouvrière aurait balayé le vieux système. Lautre courant, au contraire, insistait sur le mot dordre sans appel " à bas le sport de compétition comme institution sociale ; non à lutilisation politique bourgeoise du sport ". Les I. O. de 1967, entérinant la sportivisation de lE.P.S., confirmaient ce deuxième courant sur la pertinence de ses thèses.
Dans la foulée de mai 68, parut le fameux numéro de la revue " Partisans " " Sport, culture et répression " qui développait une analyse marxiste appliquée à linstitution sportive.
La scission avec la tendance du Manifeste était consommée. Les profs de gym. militants des nombreux groupes dextrême gauche issus de mai 68, créèrent alors la revue " Le Chrono enrayé ", organe de la tendance " Ecole Emancipée " dans le S.N.E.P., passé depuis 69 aux mains de la tendance " U et A " très liée au P.C.F.
Les campagnes idéologiques contre le sport de compétition redoublèrent dintensité. Mais au sein du " Chrono Enrayé ", les choses ne semblaient pas assez radicales. " Devant la carence quasi-totale de lextrême gauche sur les questions superstructurelles et en particulier sur le corps et sur le sport, les militants regroupés autour de " Quel Corps " ont lintention de prolonger la réflexion " (Quel corps n° 1).
Le programme de réflexion et de lutte sattaquait bien sûr au sport, mais aussi à lanalyse du corps dans la société (corps productif, les répressions sur le corps, le corps de classe, limage sociale du corps, les nouvelles formes de cultures corporelles, etc. . .)
BROHM dans " auto-dissolution " définit " Quels corps ? " comme ayant été " un regroupement conscient et organisé de militants sur une plate forme de luttes contre les institutions capitalistes de domination qui prennent la corporéité comme cible de contrôle, dasservissement, de répression et daliénation ".
Pour quelles raisons, cette Revue " pestiférée, à lodeur de soufre " disparaît-elle aujourdhui ?
BROHM avance plusieurs raisons, toujours aussi en forme dans son style inimitable de pamphlétaire révolté jusquaux os :
* " Les départs successifs de militants, se réfugiant qui dans la niche de leur couple douillet et le cocon de leur vie privée, qui dans leurs pratiques sportives chéries, qui dans leurs carrière professionnelle (mention spéciale pour les agrégés S.T.A.P.S., cette bande de parvenus) ".
* " Le refus quasi général ", des éditeurs et revues " légitimes " de publier Quel Corps ?
* " Le cordon sanitaire érigé autour de Quel Corps ? ", victime de la censure à la fois dans les U.F.R.S.T.A.P.S. et dans la presse en général, " convertis aux vertus " éducatives " et aux beautés " esthétiques " du sport ".
* " La contre offensive des " sociologues " officiels du sport " qui tentent de disqualifier Quel Corps dont les thèses sont jugées trop politiques, outrancières, trop négatives et ne proposant aucune alternative.
Et puis, de lintérieur même de Quel Corps, un courant qualifié de " liquidateurs " (BAILLETTE, CAILLAT), qui aplatit " la perspective critique au nom de la compréhension culturelle du sport et de son idéologie ".
Et BROHM de conclure :
" Jai pris conscience cependant de la fin inéluctable de Quel Corps ? lorsque je me suis rendu compte que jétais le seul au sein de la revue à affirmer la nécessité dune intervention militante réfléchie et systématique au sein des institutions ".
BROHM continue, cependant, cette (son) " aventure intellectuelle " avec la Revue PRETENTAINE (Institut de Recherches Sociologiques et Anthropologiques)
(commande à J. Marie BROHM, Département de Sociologie, Université Paul Valéry - Montpellier III - Route de Mende - B.P. 5043 - 34032 MONTPELLIER CEDEX 1).
Pour être complet, F. BAILLETTE gère un bulletin trimestriel " dEvasion Corporelle " du nom de QUASIMODO ( B.P. 4157 - 34092 MONTPELLIER CEDEX 5)
A noter aussi " LOPIUM SPORTIF " (la critique radicale du sport de lextrême gauche à Quel Corps). Textes présentés par J. P. ESCRIVA et H. VAUGRAND (400 pages - 220,00 fr. - Editions LHARMATTAN, 7 rue de lEcole Polytechnique - 75005 PARIS).
Laissons le mot (de la fin ? ) à J. M. BROHM
" Le sport est ce que la société a fait de plus con dans son aspect spectaculaire "
" Oser penser, oser lutter "
La fin dun mythe ?
Février 1998 - F. LINOL.
Depuis le numéro spécial " Prétextes à lE.P.S. " (C.R.D.P. de Toulouse - 1991), sauf erreur de ma part, le comité de rédaction des Cahiers Pédagogiques avait superbement ignoré notre discipline.
La lacune est réparée avec la livraison de février 98 (N° 361) dont le titre :
" LE.P.S., réalités et utopies "
laisse augurer de bonnes lectures.
A lheure de boucler notre bulletin de mars 98, nous navons pas le temps de présenter, en détail, ce numéro. Nous y reviendrons prochainement.
Ceci dit, le sommaire propose six chapitres (programmes, représentations, interrogations, du sport, sur le terrain, épilogue), et quelques belles signatures (G. MALVEZIN, A. HEBRARD, P. PARLEBAS, J. ANDRE, J. CARBONNEL, F. LABRIDY, J. MEARD).
(S.U.A.P.S. Limoges)