Le sport scolaire

1 LE SPORT SCOLAIRE : A QUOI CA SERT ?

2 FABLE : OU EST DONC LE VILAIN PETIT CANARD ?

3 INTERVIEW REALISEE AUPRES DE G. FAUGEROUX et F. ROBERT

4 Eric CHAZAL, Lycée BOURDAN - GUERET

5 LYCEE Jean FAVARD - GUERET Interview de trois professeurs d’EPS

6 L'As et l'UNSS dans les lycées par E. TALABOT


1 LE SPORT SCOLAIRE : A QUOI CA SERT ?

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Le sport scolaire, à quoi ça sert ?

RR - Le sport scolaire devrait permettre d’accéder à la pratique compétitive dans un esprit « dégraissé » de ses travers (fédéraux) : élitisme, pollution médiatique, violence, dopage, argent...etc.

DH - Le sport scolaire permet de pratiquer une ou plusieurs activités choisies par le plus grand nombre, avec plus d’intensité dans le temps et dans la forme.

Découvrir des activités nouvelles dans le but de s’initier, et à travers elles structurer et organiser son action dans un projet de transformation.

Le sport scolaire est-il un prolongement de l’enseignement ?

RR - Oui, bien sûr, mais ce n’est qu’un des prolongements possibles (l’épanouissement personnel ne passe pas forcément par là).

Il devrait permettre une pratique plus centrée sur des considérations pédagogiques en général et mettre en avant des valeurs de respect de l’autre, de plaisir individuel et collectif qui ne soient pas seulement liées aux résultats.

DH - Autant que faire se peut, le sport scolaire doit être un prolongement de l’enseignement. La compétition avec les autres (matchs, prestations, concours...) ne devrait apporter qu’une dimension éducative supplémentaire sans jamais être une fin en soi.

Le sport scolaire devrait créer une dynamique dans l’établissement, il me parait également judicieux :

- de proposer des APS « impraticables » (souvent pour des raison matérielles : éloignement des installations) en cours mais qui répondent à une demande, une attente des élèves (exemples : aller à la piscine, à la patinoire).

- d’aménager des créneaux horaires dans la semaines où les élèves d’un même niveau seront libérés.

Exemple des heures polyvalentes de 15 H 30 à 17 H 30 pour pratiquer en 6ème-5ème, une activité optionnelle, avec rotation, chaque trimestre sur les APS pour l’élève qui le souhaite. Cela permet à des ruraux, que le ramassage scolaire (le mercredi à midi) prive d’AS, d’intensifier le volume de pratiques, de « déborder » le cadre de la classe, de multiplier les situations variées, les obligeant à prendre des décisions, à choisir des procédures, à organiser son action...

Même si cet aménagement interdit toute compétition (créneaux organisés sur le vendredi après-midi), il n’en reste pas moins un intérêt évident pour les élèves et pour le collège.

La spécificité du sport scolaire par rapport au sport fédéral est-elle réelle ?

RR - Elle le devrait, mais tout n’est pas blanc ou noir. Il y a sûrement de vrais pédagogues dans le sport fédéral qui eux aussi placent l’enfant au centre de leur démarche.

Il y a malheureusement, dans la profession des pratiques élitistes peu scrupuleuses quant aux moyens employés pour arriver aux résultats (performances). Il y a aussi pas mal de collègues avec les deux casquettes.

DH - Le sport scolaire devrait être un moyen pour développer chez l’enfant, des compétences et des connaissance en vue d’acquisitions liées à un certains état de développement.

Le sport fédéral oriente son travail vers la recherche d’un résultat privilégiant l’acquisition de techniques efficaces mises au service d’une élite restreinte. Il y a une difficulté pour harmoniser nos points de vue, entre collègues, lors de rencontres, mêmes amicales.

Pour certains ® le résultat avant tout, envers et contre tout !!!

Pour d’autres ® l’investissement de l’élève et ses progrès, d’abord.

Deux approches, deux philosophies, deux personnalités = un gouffre les sépare !

L’aménagement des règlements s’effectue-t-il pour tous les niveaux de pratique ?

 

RR - Autant cet aménagement semble aller de soi quand le niveau d’ambition (plus que de pratique) est faible. Autant, il semble poser des problèmes (code commun plus strict) en avançant dans la pratique compétitive. Les élèves pratiquant en scolaire sont souvent les mêmes qu’en club (les éducateurs aussi du reste) et ils semblent plus demandeurs de règlements fédéraux (les « vraies règles »).

DH - L’aménagement des règlements ne s’effectue pas pour tous les niveaux de pratique. Dans une même catégorie d’âge, le niveau de pratique des uns et des autres est tellement hétérogène qu’il parait ridicule d’appliquer à tous les mêmes critères de réussite. La fille qui fait de la danse depuis l’âge de 8 ans et celle qui découvre l’activité au collège par exemple.

Si bien que l’AS ne finirait par retenir que les élèves ayant un vécu en club !

Paradoxe : Le club ne doit pas être le creuset de recrutement pour les AS.

Ce qui marginalise les milieux ruraux où la vie extra-scolaire des enfants est limitée

Or ceux-ci sont demandeurs (par défaut peut être, faute de mieux) motivés, enthousiastes et la compétition dans sa forme actuelle ne peut pas être une invitation à poursuivre.

L’évolution des pratiques ?

RR - Comment entendre cette question ? Sans analyser en détail les années écoulées, les pratiques me semblent (très subjectif) se séparer de plus en plus en deux :

- à la base, une pratique « sans concession » à la compétition où l’élève est bien le centre et où le sport est seulement un moyen éducatif.

- au sommet (!!!) une pratique très club (championnats communs fédération/UNSS) où les performances sont bien supérieures mais au prix de l’abandon d’autres valeurs (plaisir, gratuité des actes, respect des autres...) et où se profilent les menaces qui rongent le sport fédéral (dopage, « grosse tête », violence...)

DH - Si les théories ont été renouvelées, les pratiques restent inchangées ou si peu.

Les élèves, en AS, sont souvent investis, dans le groupe, de rôles et de tâches qui contribuent à leur formation citoyenne : arbitrage, juges, engagement dans un groupe, responsabilités diverses. Cette dimension pourrait être plus évidente avec une organisation inter-disciplinaire plus grande, une cohérence plus grande du projet pédagogique (courrier, photos, informations, affichages...)

La formation des jeunes officiels va dans ce sens. Qu’en est-il exactement ? Je ne sais pas.

On assiste à une désertion des associations sportives. Pourquoi ? Les activités proposées ne répondent pas à la demande des enfants qui, élevés dans la civilisation des loisirs, privilégient pour la plupart, le ludique, le plaisir, au détriment du goût de l’effort et du dépassement de soi.

Peut être aussi que l’individualisme ambiant détourne beaucoup d’élèves du sport d’équipe, de ses contraintes et des règles qu’il impose. Enfin, l’influence des médias n’est pas négligeable et la valorisation des APPN n’est pas pour rien dans l’engouement qu’elles suscitent auprès des jeunes (évolution culturelle de la société).

Alors pourquoi ne pas « déformer » le carcan traditionnel pour accueillir le plus grand nombre ?

Pour éviter que l’AS devienne le « club Mèd » et permettre aux élèves d’atteindre un certain niveau de pratique, il importe que les profs d’EPS aient la formation et les compétences souhaitées dans ces activités là.

La place des élèves dans l’AS (formation à la citoyenneté) ?

RR - Responsabilité, prise d’initiative, respect de l’autre, respect des règles, des institutions, du matériel... autant de domaines où les pratiques d’AS ont un rôle privilégié.

Qui pourra regretter cependant le côté artificiel du fonctionnement institutionnel de l’AS (bureau, AG...). Ce n’est pas toujours des modèles de fonctionnement démocratique... mais s’est sûrement en grande partie de notre faute.

L’avenir du sport scolaire ? et les évolutions souhaitables ?

RR - Je crains que l’on aille un peu plus dans le sens évoqué précédemment (2 sports scolaires : un tourné vers l’enfant, l’autre tourné vers la compétition, la performance)

On peut penser comme c’est mon cas, que le sport de haut niveau est plus souvent le pire que le meilleur et refuser de flirter avec.

Il me semble qu’il serait préférable de déconnecter davantage les pratiques UNSS, des pratiques fédérales.

Il faut, je pense, revenir à des pratiques plus proches de notre enseignement.

Pour conclure, le sport doit rester un jeu. Rien ne justifie qu’un enfant sacrifie sa jeunesse à des entraînements intensifs.

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2 FABLE : OU EST DONC LE VILAIN PETIT CANARD ?

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Dans la couvée de « maman sport », il y avait plusieurs petits palmipèdes : sport civil, sport scolaire, sport militaire, sport universitaire, sport pour tous... L’un d’entre eux était réellement intrépide et incorrigible. Il était bagarreur, tricheur, ambitieux, briard, paillard, vénal disaient certains. Tous le montraient du doigt. Il faisait même bien souvent la une des cancans de la basse-cour pour ses tribulations excentriques. Tous le rejetaient.

Mais à mieux regarder ces charmants canetons, on pourrait dire que certains se laissaient influencer, et cela allait créer bien des soucis à la famille.

Telle aurait pu commencer la fable et je vous engage à y donner une suite. Penchons-nous aujourd’hui sur le sport scolaire, dans le quotidien, dans le concret, dans la réalité des faits.

Le 13/03/96 : ¼ finale du championnat d’Académie de rugby à Limoges : match arrêté avant la mi-temps, l’arbitre, prof de biologie d’un des deux lycées ayant eu le nez fracturé pour un coup de tête volontaire d’un joueur, alors qu’il venait s’interposer dans une bagarre (un regroupement chaud dit-on en terme rugbystique).

Un prof d’EPS justifie le geste de son élève qui, après avoir été blessé, quelques minutes auparavant, par l’arbitre (ce qui n’est pas du tout prouvé) a évidemment frappé l’arbitre.

Le 25/03/96 : courrier de l’Inspecteur d’Académie mettant en garde les élèves et les enseignants participant à la finale du championnat d’Académie de rugby sur les débordements coutumiers observés lors de ces rencontres : violence, dégradation, alcool.

Le 25/03/96 : réception d’un plan d’organisation très précis du déroulement de cette finale, digne des rencontres fédérales à risques : laisser-passer, tribunes délimitées pour chaque équipe, spectateurs parqués.

Le 27/03/96 : finale académique cadets handball : arbitrage par un jeune officiel (UNSS + FFHB) contestations du professeur d’EPS, prise à partie par les joueurs perdants.

Finale juniors : l’équipe qui gagne d’un but a utilisé pour la 1ère fois de l’année un élève (22 ans, BTS) gardien de but, brillant en nationale 3, élève ayant subi les sollicitations pressantes de son prof d’EPS.

On pourrait aussi évoquer les élèves passant par hasard de l’équipe 1 à l’équipe 2 pour un match qui aurait pu qualifier les 2 équipes...

Heureusement, il n’y a pas que cela tous les mercredis, mais pour certains la coupe est pleine.

De nombreux collègues n’engagent plus d’équipes de sport collectif. Leurs arguments ?

- arbitrages dépassés dans les phases finales

- championnats déséquilibrés par les sections sportives et par les élèves post-bac

- contestations des directeurs de jeu par des collègues et leurs élèves

- violences

- double emploi avec les championnats fédéraux

- coût des déplacements trop dur à supporter par les mêmes AS qui se déplacent toujours (frais de déplacement sport collectif 15000 F dont 4000/5000 F à charge de l’AS)

Sport scolaire et sport civil ne sont pas deux mondes étrangers, étanches. Nombreux sont les élèves et les enseignants qui pratiquent dans les deux secteurs, mais à n’y prendre gare, on pourrait s’interroger sur l’identité du vilain petit canard. A moins que celui qui était rejeté honni, sort, comme à la fin de la fable, le plus resplendissant des congénères. Le sport scolaire perdrait ici une grande partie de sa légitimité notamment en lycée. N’y perdrait-il pas au passage quelques plumes horaires.

Franck ROBERT

Lycée P. Eluard - Saint Junien

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3 INTERVIEW REALISEE AUPRES DE G. FAUGEROUX et F. ROBERT

 (Lycée P. ELUARD - SAINT JUNIEN)

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  Le sport scolaire, à quoi ça sert ?

C’est un pôle de vie de l’établissement, le lieu de rencontre des élèves du lycée avec ceux du LP, des secondes avec les 1ères et les term.

En cela le sport scolaire crée une cohésion des élèves dans l’établissement. Il permet une découverte de nouvelles activités, et offre à ceux qui le souhaitent une première approche de la compétition. Le suivi de l’activité sur l’année se prolonge souvent par une pratiques en civil qui se poursuivra bien après le lycée.

Cela permet aussi à nos candidats à l’UFRAPS de se forger un palmarès demandé dans le dossier d’inscription.

Le sport scolaire devrait permettre de vivre la compétition sous un angle différent du secteur fédéral.

Le sport scolaire est-il un prolongement de l’enseignement ?

Non, pour ce qui concerne les contenus à la différence de ce que nous avons fait dans les années 70. Par contre, l’AS permet un approfondissement des notions étudiées en cours (plus de pratique, exigence de la compétition, investissement volontaire).

La spécificité du sport scolaire par rapport au sport fédéral est-elle réelle ?

Cela dépend des activités. Oui, par le caractère saisonnier et peu contraignant des compétitions de certaines disciplines, par l’aspect multisport de la licence.

Non, pour les sports collectifs et c’est regrettable. On y retrouve bien les travers du sport fédéral : la formation et le suivi insuffisant des arbitres, leur parti pris même involontaire (chaque équipe amène son arbitre, et on arbitre à 2, sans se connaître), l’attitude parfois contestatrice ou violente des élèves voire des cadres, des tentatives de tricheries. Une formule est à trouver, et vite.

Bilan de la formation des jeunes officiels.

Négatifs. Qui forme ? Les enseignants ? En ont-ils le temps et les compétences ? Qui les évaluent ? Un élève capable d’arbitrer un match de cadettes, peut-il en une semaine diriger une finale académique de juniors garçons ? Non.

Sont-ils mis dans de bonnes conditions pour apprendre ? Non.

Arbitrer en double, sans se connaître, c’est une aberration surtout pour des débutants. Arbitrer son équipe sur des matchs de poules, aux enjeux limités, pourquoi pas, mais en phases finales, c’est inconcevable.

Il faut, en relation avec le secteur fédéral, détecter les jeunes arbitres dans nos établissements, les former et les faire pratiquer en matches de brassage. Seuls des arbitres neutres, formés et supervisés ne pourront être désignés en phases finales, qu’ils soient jeunes ou vieux. L’opération « jeunes officiels » semble s’être réduite à un moyen pour faire des économies sur des prestations d’arbitres consenties dans le passé.

L’aménagement des règlements : s’effectue-t-il à tous les niveaux de pratique ?

Nous ne comprenons pas le sens de la question. Pour qu’il y ait aménagement, il faut qu’il y ait eu réflexion et accord autour de mesures visant à changer un règlement. Des aménagements existent dans le secteur fédéral, mais ils sont écrits et diffusés aux clubs.

Pour nous, en l’absence d’écrit ou d’accord, les règlements fédéraux s’appliquent sans rajout, ni suppression. Alors effectivement, en handball - collège, on voit fleurir des aménagements à géométrie variable, sur la base du règlement FFHB, sur la base des aménagements fédéraux locaux, etc...

Pour l’élève, cela ne doit pas être clair : le samedi défense tout terrain obligatoire, mercredi l’équipe adverse me fait une 0-6, mercredi prochain la 0-6 est interdite. Heureusement, les enfants ont de grosses capacités d’adaptation, mais on passe pour des rigolos.

Les pratiques individuelles semblent en progression au détriment des pratiques de sports collectifs et nous le regrettons. Mais dans le mesure où la confrontation, la rencontre au sens premier du terme avec d’autres établissements est problématique, nous envisageons de nous tourner vers une pratique interne à l’établissement dans ces sports collectifs : retour à l’AS de masse.

La place des élèves dans l’AS.

Jusqu’à présent, une AG fin septembre, des entraînements, des compétitions, un pot pour les champions et tout allait bien.

Cette année, nous avons connu quelques problèmes inhabituels (violences, alcool,...) en parallèle avec une augmentation du nombre d’équipes de sports collectifs 10 pour 4 profs) et de pratiquants individuels.

Alors, en dehors des grands mots et des belles formules, on pense qu’un travail visant à faire réellement fonctionner l’association peut nous aider à responsabiliser nos élèves, à singulariser l’AS du club civil.


4 Eric CHAZAL, Lycée BOURDAN - GUERET

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Quelles activités encadres-tu à l’AS ?

De septembre à octobre, je me suis consacré au football cadets. Devant la difficulté à constituer une équipe stable, motivée, assidue aux entraînements et face à la réalité d’un championnat réduit à deux établissements, je me suis consacré aux APPN de novembre à juin. Ces APPN sont les suivantes : VTT, canoë-kayak, escalade en milieu naturel, raid aventure (CK, VTT, course, rappel) découverte du milieu naturel.

Pourquoi les APPN ?

Par respect d’une tradition : depuis plusieurs années le lycée P. BOURDAN s’attache à développer les activités de pleine nature à travers :

- une classe de ski (1ère)

- une classe de voile, planche à voile, surf (2nde)

- des cycles d’EPS, d’escalade de la 2nde à la term (donc lien entre EPS et AS)

- une expérience APPN en classe de 2nde en 95 a permis à 180 élèves de pratiquer kayak, VTT, CO, escalade.

Le matériel est performant et adapté (une SAE, 35 baudriers, 15 VTT et casques, du matériel kayak (gilets, pagaies, kayaks, combinaisons) du kayak club Mardrois (dont je suis président).

Près de l’établissement, existent des sites variés et adaptés (forêt de Chabrières, massif du Gaudy, du Maupuy, plateau de Badant Peyrabout).

Quelle est la motivation des élèves ?

En VTT, la découverte du milieu naturel, le goût pour une pratique de loisir. Certains (1/3 viennent à l’AS pour prolonger leur expérience « EPS » sans souci de performance, ni envie de participer aux compétitions académiques ou départementales. Les autres participent aux championnats.

Ces aptitudes, ces motivations, les disponibilités différentes (certains participent aussi au basket ball et au badminton) dénotent la grande hétérogénéité du groupe. C’est difficile de prendre en compte cette hétérogénéité. La formule adoptée pour les séances semble satisfaire l’ensemble des élèves et leur permettre de s’exprimer (départ collectif du lycée vers le lieu d'entraînement, reconnaissance d’un circuit et travail différencié en 3 ou 4 sous-groupes selon les thèmes choisis par les élèves (ex : sprint, cross, rando puis regroupement et retour collectif).

Où est le prof ?

Sur le VTT avec les élèves. Il y a une confrontation effective. C’est dur parfois. C’est un moment privilégié aussi d’animer l’AS !

Avenir de l’UNSS ?

La constitution d’équipes dans les disciplines individuelles pénalise les petits établissements. Il faudrait deux classements (conserver le classement par équipe et revenir à un classement individuel).

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5 LYCEE Jean FAVARD - GUERET Interview de trois professeurs d’EPS :

S. RAYET

E. TALABOT

L. DINARD

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  L’établissement est un Lycée LEP de 806 élèves :

Lycée : 594 élèves

LEP : 212 élèves

garçons : 373

filles : 433

L’UNSS : 36 filles - 36 garçons environ 9 % de l’effectif

4 animateurs

zone rurale, internat


 Interview d’Emmanuel TALABOT

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Q : Est-ce que tu encadres l’UNSS, quelles activités ? Quels effectifs ?

J’encadre l’activité basket ball depuis le début de l’année durant mes 3 heures d’UNSS. Il y a une quinzaine d’inscrits, surtout des garçons qui ont participé au championnat départemental en cadets et juniors, les quelques filles inscrites n’ont pu constituer une équipe et ont donc abandonné toute pratique.

Q : Ces heures sont-elles un prolongement de ton enseignement ou pas du tout ?

Pour moi, ces trois heures sont différentes de l’enseignement. Simplement parce que c’est une pratique volontaire et il me semble qu’on n’est pas tenu à la même rigueur, aux mêmes rapports. Pour l’élève, ce n’est pas un devoir de participer mais s’il le veut c’est un droit (sauf les 67 F de cotisation qui « donnent » ce droit). Je crois donc qu’il faut tout faire pour que ce droit lui soit accordé quelques soient ses motivations, son niveau, les conditions matérielles, la formation ou les affinités de l’enseignant.

Q : Quel est le déroulement des activités, quel cadre UNSS ?

Le cadre de l’UNSS me parait trop rigide, trop ponctué de compétitions, de rencontres. Cela limite le travail dans son établissement, ça limite l’éventail d’activités qu’on pourrait proposer et que les élèves pourraient pratiquer en parallèle. Un point positif, les formations d’arbitres, mais dont le succès est réduit.

Q : Est-ce que tu veux rajouter quelque chose sur l’UNSS, le cadre et son fonctionnement ? (points faibles, points forts, quelles modifications, évolutions, innovations ?)

Je trouve la licence lourde à gérer, au sens où un élève ne peut pas participer du jour au lendemain à une activité, compléter une équipe ou découvrir une activité ponctuellement (sans payer 67 F, aller chez le médecin...). L’idéal serait en particulier pour remédier à la baisse des effectifs de pouvoir proposer 3 activités différentes sur les 3 heures et de participer à des rencontres plus massives, centralisées pour mieux gérer notre temps et économiser celui des élèves. Enfin, je me demande si l’UNSS ne pourrait pas posséder « une banque » de matériel utilisable pour tous selon des plannings pour contourner le problème de manque de matériel.

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 Interview de Solange RAYET

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  Q : Est-ce que tu encadres l’UNSS, quelles activités ? Quels effectifs ?

J’ai toujours animé les 3 heures d’UNSS depuis que j’enseigne. Cette année, j’encadre la natation sur 2 heures et j’ai tenté une ouverture sur les APEX, une heure les jeudis après 18 heures.

Pour la natation, c’est un centre UNSS, c’est-à-dire que j’accueille des élèves des trois lycées de Guéret, j’ai un collègue qui fait de même pour les deux collèges de la ville. Pour ma part, j’ai beaucoup de filles (environ 20) dont une part importante de débutantes. L’apprentissage est donc une part très importante de cet atelier à tel point que la motivation ou l’intérêt pour les compétitions sont très faibles. C’est à la fois le plaisir et la régularité de la pratique qui caractérisent ces élèves et c’est pour cela que l’activité est abordée sous divers angles : plongeon, water polo, natation synchronisée, apprentissage ou perfectionnement de nage.

Pour la danse, le groupe varie de 6 à 10 élèves, en tout cas, il se stabilise autour de 6 élèves très motivées. Les représentations des élèves type danses stéréotypées, chorégraphie TF1 se sont heurtées aux miennes à savoir que je privilégie la création, le mouvement senti, le départ de soi et non la copie de quelque chose déjà existant ce qui s’est traduit par l’abandon de certains élèves en cours de route.

J’encadre un groupe de chorégraphie mais elles ne veulent pas produire et j’ai peur de ne pas arriver à les emmener aux rencontres académiques (UNSS).

Certaines élèves ont pratiqué d’autres activités comme la boxe française, le volley ball, quand c’était possible, je pense qu’elles sont dans une optique multiactivité.

Q : Ces heures sont-elles un prolongement de ton enseignement ou pas du tout ?

Pour moi l’UNSS est le prolongement de mon cours, je pense que je suis aussi exigeante dans mes attentes qu’en EPS, en revanche, je ne crois pas que les élèves voient le lien. Pour elles, c’est une pratique de loisir malgré une certaine quantité de travail effectuée.

Q : Est-ce que tu veux rajouter quelque chose sur l’UNSS, le cadre et son fonctionnement ? (points faibles, points forts, quelles modifications, évolutions, innovations ?)

Oui, tout d’abord, il y a le manque de moyen, par exemple, en natation, nous sommes deux profs et nous n’avons que deux couloirs. Certains mercredis, il y avait 18 élèves dans un seul couloir ! De plus, je pense que notre créneau du mercredi est trop rigide, je crois qu’il faudrait intervenir à d’autres moments avec des horaires plus lâches (entre 12 et 14 H, après 18 H). La participation aux compétitions n’est pas non plus un de mes objectifs prioritaires, d’ailleurs, je ne fais pas d'entraînement de type sportif. Souvent, les compétiteurs sont d’anciens nageurs de club et en UNSS, ils ne progressent pas mais ne régressent pas non plus.

Par ailleurs, je me sens mal à l’aise par rapport à la baisse de l’effectif et je me pose la question de la légitimité du service UNSS. Sle sport scolaire meurt, c’est par manque de moyens, de matériels ou de formation, soit qu’il doit disparaître. Le sport scolaire ne résiste pas à la concurrence du sport civil, du sport de loisir. Les emplois du temps sont tellement lourds, l’UNSS occupe un créneau très convoité.

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 Interview de Laurent DINARD

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  Quelle activité encadres-tu à l’AS ?

Volley, badminton

Quelle est la motivation des élèves ?

C’est différent du contexte du cours d’EPS, ils viennent pour le loisir.

Etait-ce ainsi ailleurs ?

Non, certains établissements ont une « tradition » dans 1 ou 2 activités et des équipes performantes inscrites en élite pour avoir des résultats.

L’AS, un prolongement de ton enseignement EPS ?

Parfois, on pousse plus loin les acquisitions techniques et motrices, mais dans l’ensemble, on recherche davantage le plaisir de la pratique de l’activité.

Le déroulement des rencontres ?

Bien, même si parfois j’ai du mal à réunir le nombre nécessaire de joueurs pour les rencontres. Nous rencontrons 2 types d’équipes : les « motivées » qui recherchent avant tout les résultats, les « touristes » qui viennent se faire plaisir.

Lien d’entre l’AS et le sport civil ?

Oui, mais il ne faut pas que ce soit une finalité de l’AS (détecter des élèves pour le club ou inversement).

Souvent des licenciés UNSS sont des licenciés club.

Comment vis-tu ces 3 H ?

 

Bien, décontracté, les relations sont plus conviviales, les gens plus motivés.

Avenir de l’UNSS ?

Stable en licenciés, à condition de remotiver tous les volontaires.

Autre chose à ajouter ?

Je pense qu’il faut répondre aux besoins et aux envies des élèves, que chacun puisse y trouver son compte, de la compétition en élite aux rencontres amicales en passant par l’activité purement de loisir.

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L'As et l'UNSS dans les lycées par E. TALABOT

Ce rapport d’une quarantaine de pages rend compte d’une étude menée auprès des chefs d’établissements et des cadres de l’U.N.S.S. Tentant de répondre à deux questions fondamentales :
- Comment optimiser l’outil A.S.en l’intégrant réellement dans la vie de l’établissement ?
- Quelles sont les actions possibles à mettre en oeuvre ?
Ce rapport s’articule en trois parties :
- Une consultation
- Un constat
- Des propositions
Cette étude participe donc de l’élaboration d’un projet national de l’U.N.S.S., et le préambule (un peu fourre-tout) souligne la nécessité de ce projet qui a pris le parti d’approfondir la réflexion sur l’avenir et l’évolution du sport scolaire dans le contexte de la déconcentration et de l’évolution du système éducatif. Ce rapport (initial) doit être source d’action et de progrès : " l’innovation pédagogique est une exigence ". L’E.P.S. et l’A.S. sont deux voies différentes pour atteindre les mêmes objectifs généraux de l’éducation.

Le pourquoi de l’étude ?

- Déclin numérique en lycée (baisse d’intérêt des élèves et démotivation des enseignants).
- Le lycée se trouve entre le collège en rénovation et l’université en rénovation elle aussi.
- Enfin la différence entre le public des collèges et celui des lycées, les lycéens appréhendent les A.P.S. plus sur le terrain de l’offre.

Les lycéens qui sont-ils ?

Des ADOLESCENTS (question et réponse un peu abrupte - fourre-tout ? ).

- C’est à dire qu’ils sont : à l’âge de l’ORIGINALITE

à l’âge des RUPTURES
à l’âge des VALEURS
à l’âge des CONTRASTES


1 - LA CONSULTATION :

Son objectif est de réaliser une photo exhaustive, objective pour proposer un programme et des modalités plus appropriées en consultant un maximum d’intervenants. Rappelons-là que les personnels consultés sont d’une part la commission nationale des chefs d’établissements, président d’A.S., d’autre part les services déconcentrés U.N.S.S.

2 - CONSTATS :

Un repérage historique (débute en 1967 ! ).

Dans cette partie, un grand nombre d’informations sociologiques sont fournies ; elles ont trait aux lycéens, à la démographie, à la scolarisation, aux rapports que les élèves entretiennent avec le sport scolaire ou fédéral. Voici quelques-unes de ces informations qui semblent intéressantes en particulier du point de vue prospectif.
- Le public concerné :
En France, une personne sur cinq à moins de quinze ans.
En 1970 il y avait 848 000 naissances, en 1985 plus que 768 000 mais les effectifs continuent de croître car l’accessibilité au second degrés a été facilitée (massification).
- Le rapport au sport scolaire - fédéral :
L’évolution du nombre des élèves licenciés U.N.S.S. depuis six ans.
L’évolution des licenciés fédéraux de la même classe d’âge.
- Les éléments pouvant avoir une influence sur la vie de l’A.S. au lycée. . . 

3 - LES PROPOSITIONS (Chefs d’établissements) :

Propositions / Effets attendus.
Dans cette troisième partie le rapport rend compte des actions à mettre en oeuvre :
* Action portant sur l’exercice de la vie associative au sein d’A.S.
- Réaffirmer le rôle de l’Assemblée Générale (annonce - responsabilité des élèves)

* Actions portant sur la prise en compte des aspirations des élèves.
- Utiliser une fiche de " renseignement " (aspirations des élèves par le professeur d’E.P.S. ou le professeur principal).
- Renforcer la liaison collège-lycée.
- Permettre à des élèves stagiaires en entreprise de participer à l’A.S.
- Favoriser l’action des élèves (éducation concrète et active).
- Rechercher des formes d’activité et des types d’animation différents et variés.
- Ajuster les contenus aux attentes des jeunes.
- Considérer que l’adhésion octroie à l’élève un crédit d’heure d’A.S. sur toute l’année qu’il pourrait utiliser à son gré, l’enseignant d’E.P.S. se tenant à sa disposition.
- Organiser le programme de l’A.S. en tenant compte des calendriers scolaires (examens au troisième trimestre).
* Actions portant sur la gestion du temps de l’élève.
- Identifier une ou des plages horaires dans l’emploi du temps de l’élève pour les activités de l’A.S.
- Créer une dynamique sportive dans l’établissement à partir de solutions innovantes dans le domaine de la gestion du temps.

* Actions portant sur la volonté des acteurs de faire vivre l’A.S.
- Inciter Recteurs et Directeur Départementaux de l’Education Nationale à sensibiliser les chefs d’établissements.
- Organiser la formation par l’U.N.S.S. des personnes en responsabilité de l’A.S.
- Solliciter des autorités de l’Education Nationale, la mise en place de modules " Animation " de l’A.S. dans les formations initiales et continues des chefs d’établissement et des enseignants.

* Actions portant sur le suivi de la mission de l’A.S.

- Développer des stratégies de communication (invitation, aide,. . . )
- Inclure une rubrique A.S. dans les bulletins élèves.
- Avoir un entretien - chef d’établissement - I.P.R. I.A. - Professeurs d’E.P.S. voir élèves dans un deuxième temps.

* Actions portant sur le transport des élèves.
- Solliciter la conception de textes simples et adaptés par l’administration centrale en concertation avec les juristes et les praticiens.
- Intégrer l’A.S. à l’emploi du temps pour qu’elle soit prise en compte par les ramassages scolaires le mercredi après-midi.
- Définir une politique claire des activités de l’U.N.S.S. dans l’établissement afin de pouvoir négocier avec les municipalités et conseils généraux au mieux.

* Actions portant sur l’utilisation des installations.
- Rechercher toutes les possibilités d’activités et d’installations nécessaires pour agrandir l’éventail proposé aux élèves.
- Préparer les programmes d’actions de l’A.S. en amont des réunions distribuant les horaires des installations sportives.
- Négocier avec le propriétaire des installations en respectant prioritairement le temps de l’élève.
- Marquer nettement l’appartenance à l’établissement lors de dispositions prises par les collectivités territoriales en matière de coût d’utilisation.

4 - LES ANNEXES :

Elles recèlent divers points intéressants : des données démographiques, des expériences de terrain, une différenciation des rapports entre lycée et A.S. selon le type de lycée, enfin l’extrait d’une communication sur le thème de " l’adolescent et son insertion sociale par le sport ".

# Démographie scolaire :
Après trois années de hausse, baisse en 1995 qui continue et s’explique par le départ en 1996-1997 du 1er cycle de la génération 1981-1982 (800 000 enfants). Elle résulte aussi de l’accroissement du taux de sortie (vers l’apprentissage et d’autres ministères comme l’agriculture) en 6ème, 5ème et surtout 3ème et enfin baisse du taux de redoublement en 3ème générale après quatre ans de hausse.
Baisse (légère) en L. P. : en baisse depuis 1993, elle devrait se poursuivre au même rythme. Les effectifs du second degré professionnel qui se redressent à la hausse depuis 1993-1994 devraient croître ( + 3 000 en 1996-1997) :
- C.A.P. en 3 ans - 2 000
- C.A.P. en 2 ans + 2 000
- B.E.P. en 2 ans - 2 000
- Essor BAC pro + 5 000
Croissance importante des effectifs des lycées : la tendance à la baisse 1991-1992 s’inverse ( + 23 000 en 1996) grâce à l’arrivée de générations plus nombreuses 1980-1981-1982, la stabilisation du taux de passage de la 3ème à la seconde en 1996 et la baisse des sorties à la fin de la seconde.
La mise en oeuvre de la loi Quinquennale sur le travail, l’emploi et la formation professionnelle (les sections d’apprentissage) devrait renforcer les effectifs des L.P. de façon croissante. A l’inverse les S.E.S. et S.E.G.P.A., classes d’enseignement adapté régressent. Enfin les effectifs dans les D.O.M. sont en forte progression.

# Une expérience originale en lycée :

Mise en place d’un parcours individualisé intégrant l’A.S.
- Les professeurs assurent 1 h 30 d’entraînement et répondent à la demande des élèves.
- Les élèves inscrivent leur entraînement A.S. dans leur plan individuel de formation
- Ils sont comptabilisés (aspect quantitatif pour le professeur d’E.P.S qui les reçoit).
- Ils sont suivis sur le plan qualitatif par leur professeur d’E.P.S.

# L’A.S. et l’U.N.S.S. au sein des lycées en 1997 :
Remèdes et Propositions concrètes :
(enquête menée sur l’Acad. de Nantes sur la base du volontariat).

* L.P. sans internat, 980 élèves, 61 licenciés ~ 6 %
Développer des activités nouvelles ou bonus aux examens, recours aux médias.
Regrouper les A.P.S. sur une ou deux journées (temps forts).

* L.P. avec internat, 6 947 élèves, 505 licenciés ~ 7 %
Baisser le coût de la licence.
Mise en place d’activité non compétitives, ponctuelles et locales.
Supprimer les cours du mercredi après-midi.
Développer les sports individuels.
Organiser des tournois inter-établissements jusqu’à interdiction des sorties d’internes le mercredi après-midi.
* Lycées " Mixtes " L.P.-L.E.G.T. : 4 694 élèves, 518 licenciés ~ 11 %
S’adapter à la demande - monter des actions type " festival des lycées ".
Libérer des créneaux scolaires pour permettre des activités sportives - culturelles.
Lycées Généraux sans internat : 2 781 élèves, 442 licenciés ( 15 % )
Caractérisés par la baisse forte des effectifs (U.N.S.S.)
Faire connaître l’A.S. aux familles.
Libérer des tranches horaires dans l’emploi du temps.
Développer des actions " promotion rencontre plutôt que compétition "
(temps forts).

* Lycées Généraux et Techniques avec internat :

19 260 élèves, 1 865 licenciés ~ 10 %

# Des activités nouvelles différentes du sport civil - créer des événements :
Développer l’information (panneau d’affichage national U.N.S.S.).
Développer des créneaux dans l’emploi du temps (mercredi et 12 h. - 14 h.)
Développer les interclasses et les A.S. inter-établissements.
Mais aussi : une fois évoqué : Participation obligatoire à l’A.S. si inscrit en club civil et autre : ne garder que les enseignants motivés porteurs d’un projet.


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Il serait semble-t-il intéressant d’avoir les conclusions de l’Observatoire National des Pratiques Sportives des Jeunes basé sur l’étude d’un panel d’établissements représentatifs à partir de questionnaires : " élèves " et " adultes " (acteurs de la vie scolaire) pour avoir une vision encore plus proche de l’action en U.N.S.S. par les acteurs les premiers concernés.
C’est pourquoi l’enquête de l’académie de Nantes figurant en annexe a été reprise. Il serait sans doute un peu réducteur de n’avoir que les conclusions des travaux des chefs d’établissements et des cadres de l’U.N.S.S.

Synthèse de E. TALABOT.

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